Le nombre de robots industriels en pourcentage de l’emploi manufacturier : 1,02 % en France ; 2,11 % en Allemagne ; 2,46 % en Suède

Publié le 19 septembre 2014 à 15h26    Mis à jour le 19 septembre 2014 à 17h35

Patrick Artus

On s’intéresse souvent à l’effort d’investissement des entreprises, à la croissance du stock de capital. Le niveau d’investissement des entreprises françaises est depuis 2000 en moyenne de 10 % du PIB, ce qui est supérieur au niveau observé en Allemagne, en Italie, en Suède, inférieur seulement au niveau observé aux États-Unis (12,2 % du PIB). Mais il faut tenir compte non seulement du niveau de l’investissement des entreprises, mais aussi de la qualité de l’investissement, de la sophistication du capital. 

Cette dernière peut être révélée par le nombre de robots industriels en place dans les entreprises. Rapporté à l’emploi industriel, ce nombre est de 1,02 % en France, 2,11 % en Allemagne, 1,37 % en Italie, 1,11 % en Espagne, 2,46 % en Suède, 1,45 % aux États-Unis. La France a donc un capital productif peu sophistiqué, moins robotisé même que celui de l’Espagne. Ceci explique une caractéristique bizarre de l’économie française : malgré la hausse de l’intensité capitalistique (du ratio du capital à la production), les gains de productivité sont faibles (0,7 % par an depuis le début des années 2000). Un capital de faible qualité, même abondant, ne permet pas d’accroître la productivité du travail.

Patrick Artus conseiller économique ,  Natixis

Patrick Artus est Chef économiste de Natixis depuis mai 2013. Polytechnicien, diplômé de l’Ensae, et de l’IEP Paris, Patrick Artus intègre l’Insee en 1975, où il participe notamment à des travaux de prévision et de modélisation, avant de rejoindre, cinq ans plus tard, le département d’économie de l’OCDE. En 1982, il devient directeur des études à l’Ensae puis il est nommé, trois ans plus tard, conseiller scientifique au sein de la direction générale des études de la Banque de France. En 1988, il intègre la Caisse des dépôts et consignations, où il exerce successivement en tant que chef du service des études économiques et financières puis responsable de la gestion actif-passif. En 1993, il est nommé directeur des études économiques, responsable de la recherche de marché chez CDC-Ixis. Depuis 1998, il était directeur de la recherche et des études de Natixis. Il a été promu chef économiste en mai 2013.

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