DFCG Aquitaine Charentes

Trois candidats en lice pour le trophée Finance & Gestion

Publié le 4 novembre 2013 à 10h00    Mis à jour le 24 juillet 2014 à 15h57

Morgane Remy, Guillaume Benoit

Pour la dixième édition de son trophée Finance & Gestion, le groupe Aquitaine Charentes de l'Association nationale des directeurs financiers et de contrôle de gestion a souhaité mettre en lumière trois opérations très différentes dans leurs modalités et leurs enjeux.

Ce jeudi 7 novembre, le trophée Finance & Gestion - décerné chaque année par le groupe Aquitaine Charentes de l'Association nationale des directeurs financiers et de contrôle de gestion (DFCG) - fêtera son dixième anniversaire. A cette occasion, trois dossiers, défendus par les directeurs financiers concernés, ont été retenus. Ils vont de la mise en place d'un plan d'orientation stratégique à l'optimisation des processus de gestion de la trésorerie, en passant par la recherche de solutions pour affronter de graves difficultés.

Terres du Sud renforce le pilotage de sa trésorerie

Alexandra Gros, directrice administrative et financière de la coopérative agricole Terres du Sud (660 millions de chiffre d'affaires en 2012-2013), a été retenue pour avoir mené un important travail d'optimisation de sa gestion de la trésorerie. Celui-ci a été initié afin de mieux anticiper les effets de la couverture des cours des céréales, dont l'achat et la vente représentent près du quart de l'activité de la coopérative. Or, ces matières premières sont très volatiles : leur cours peut évoluer au sein d'une même semaine de 5 à 10 %. Pour se protéger, Terres du Sud a pris l'habitude de se couvrir avec des contrats à terme qu'elle rachète systématiquement au moment de la vente physique. Si cette stratégie est efficace, elle a néanmoins un effet direct sur les liquidités de l'entreprise.

Lorsque le cours augmente, la chambre de compensation procède à des appels de marges afin de s'assurer que Terres du Sud pourra racheter le contrat à tout moment. Si, jusqu'à présent, l'entreprise n'avait pas rencontré de problèmes majeurs, plusieurs facteurs ont entraîné une flambée des céréales pendant l'été 2012. Pour répondre aux appels de marge, le groupe a alors dû mobiliser significativement ses ressources financières, portant la dette tirée du groupe à 80 millions d'euros sur les 100 millions disponibles.

«J'ai alors réalisé que la stratégie de couverture pouvait impacter notre trésorerie», témoigne Alexandra Gros. Afin d'éviter que la situation ne dégénère à l'avenir, la directrice financière a décidé de mettre en place des budgets révisés chaque mois en fonction de l'évolution de l'activité et des cours et de développer de nouveaux indicateurs, comme le cash dégagé par activité. «Je dispose d'une vision plus précise des besoins de trésorerie pour adapter, s'il y a lieu, les ressources», ajoute Alexandra Gros. En outre, cette meilleure gestion a contribué à convaincre les banques de Terres du Sud d'accorder, à l'ensemble du groupe, 50 millions de lignes de trésorerie supplémentaires !

CIS Valley se dote d'une vision stratégique à moyen terme

Nathalie Seguinot, pour sa part, a été sélectionnée pour le rôle moteur qu'a joué la direction financière de la SSII CIS Valley (42 millions d'euros de chiffre d'affaires en 2012) dans l'élaboration - à partir de septembre 2011 - d'un plan d'orientation stratégique.«Nous sommes passés d'un processus budgétaire annuel classique à la mise en place de ce plan devant nous donner une vision de notre activité à trois ans. L'idée était de pouvoir nous fixer une ligne stratégique et les moyens à mettre en oeuvre pour atteindre les objectifs qui la déclinent.» Si l'implication du comité de direction a été primordiale pour la réussite de ce changement majeur des usages de l'entreprise, la direction financière en a vraiment été la cheville ouvrière.

«En coopération avec les différents départements de CIS Valley, nous avons d'abord mené un travail d'analyse de notre activité au cours des trois dernières années - aidé par les chiffres du contrôle de gestion - pour identifier nos points forts et nos points à améliorer», témoigne Nathalie Seguinot. Cela a notamment permis des aménagements de la stratégie commerciale.«Nous avons beaucoup échangé avec les collaborateurs pour faire remonter leurs idées. Une réflexion commune a été menée pour définir la stratégie, poursuit Nathalie Seguinot. Nous avons finalisé le plan le déclinant également sur un plan financier, notamment à travers la construction d'un compte de résultats prévisionnel».

Ce travail, qui a duré trois mois, a été un élément fédérateur pour le groupe et a permis de renforcer la proximité entre financiers et opérationnels. Depuis sa création, le plan a connu une mise à jour, retenue comme budget pour 2013, et une seconde est en cours pour 2014. Un nouveau plan à trois ans pour 2015-2017 sera construit l'année prochaine.

Solarezo cherche à éviter la liquidation

Dans un tout autre registre, Arnaud Pinard, directeur financier de Solarezo, s'est battu pour essayer de redresser son entreprise dans un contexte économique et social particulièrement difficile. Né en 2006 d'un bureau d'études lyonnais, Solarezo s'était progressivement étoffé dans la production, l'installation et la maintenance d'outils d'énergie solaire, investissant 7,5 millions d'euros. Le groupe disposait d'un carnet de commandes de 75 millions d'euros, lorsque le gouvernement a décidé d'un moratoire sur le photovoltaïque, fin 2010. En 2011, Solarezo est en pertes. Rapidement après son arrivée, en avril 2012, le directeur financier doit donc trouver les ressources nécessaires pour assurer le fonctionnement de Solarezo, soit un montant entre 6 à 10 millions d'euros.

«Nous avons fait tout ce qui était possible, témoigne Arnaud Pinard. Pour permettre à l'entreprise de garder la tête hors de l'eau, j'ai négocié un étalement de nos dettes fiscales et sociales auprès du comité des chefs de services financiers et nous avons cédé le projet de centrale, tout en en gardant la construction.»Parallèlement, le directeur financier a cherché des financements alternatifs. «Nous avons contacté d'autres banques et des fonds d'investissement, mais la situation du secteur photovoltaïque les inquiétait, poursuit Arnaud Pinard. Nous nous sommes également tournés vers les pouvoirs publics, notamment le commissaire au redressement productif et BPI France, mais en vain.» Malgré un mandat ad hoc et la promesse d'un actionnaire de réinvestir en fonds propres, les banques ont refusé d'apporter leur concours. Placé en redressement judiciaire le 26 juin 2013, le groupe a été liquidé le 28 août suivant.

Les directeurs financiers sélectionnés par le jury

Titulaire d'une maîtrise «Miage» et d'un DESS contrôle de gestion et audit interne de l'IAE de Bordeaux, Nathalie Seguinot rejoint APT Europe - une PME spécialisée dans l'électronique - comme contrôleur de gestion en 1995. Elle en devient, deux ans plus tard, responsable administrative et financière, avant d'être recrutée en 1999 par Tonnellerie Demptos comme responsable administrative et comptable. De 2002 à 2006, elle exerce les fonctions de responsable administrative et financière du groupe de logistique MitSiu. Elle a intégré CIS Valley comme directrice financière en mars 2006.

 

Diplômée de l'INSEEC Bordeaux en 1992 et titulaire du DESCF, Alexandra Gros a commencé sa carrière comme comptable. En 1999, elle rejoint Exco Aquitaine en tant que chef de mission commissariat au compte. Quatre ans plus tard, elle est recrutée par Terres du Sud en tant qu'auditrice interne. En 2006, elle en a été est nommée directrice administrative et financière.

 

 

 

 

Titulaire d'un DESS de gestion financière et fiscalité, diplômé d'Audencia et expert-comptable, Arnaud Pinard (37 ans), débute sa carrière chez PricewaterhouseCoopers au Cameroun, dans le cadre d'un volontariat international en entreprise. De retour en France, il rejoint le cabinet IDF Expertise, puis la société DMA, spécialisée dans les armatures pour béton, comme directeur financier. Il intègre ensuite le bureau bordelais de Deloitte puis la Compagnie fiduciaire. Il a été nommé directeur financier de Solarezo en avril 2012.

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