Les fraudes dont sont victimes les entreprises sont majoritairement réalisées en interne. Pour limiter le phénomène à la fois coûteux et dommageable en termes d’image, les directions financières mettent désormais en place des systèmes d’alertes professionnelles afin de détecter au plus vite ces actes délictueux.
A l’ère des cyber-attaques et organisations mafieuses spécialisées dans la fraude aux entreprises, la majorité des vols que subit une entreprise… est en réalité opérée en interne. Ils ne représentent pas moins de six cas sur dix au sein de grandes entreprises, principalement sous forme de surfacturation de prestations à une société tierce ou de subtilisation de marchandises en stock. Or, les fraudeurs sont souvent des salariés bien intégrés et disposant d’une certaine ancienneté.«La plupart du temps, ces derniers tentent un détournement d’actifs sur une petite échelle, sur la base d’une faiblesse du contrôle interne qu’ils ont repérée, explique Michaël Ouaniche, expert-comptable et directeur général du Cabinet OCA. Si la première tentative est fructueuse, ils renouvellent l’opération et industrialisent la fraude.» Le plus souvent, l’entreprise découvre la fraude de manière fortuite, suite au départ du salarié coupable. Mais pour stopper ce détournement en amont, la direction financière doit créer un environnement propice, afin que les salariés témoins d’actes suspects puissent donner l’alerte, sans craindre pour leur poste.
Une fraude interne coûteuse
Les entreprises peuvent en effet perdre des sommes significatives si une fraude perdure. Celle-ci peut même mettre en danger la rentabilité d’une société, lorsqu’elle est menée de façon organisée. «Dans une chaîne de restauration, des serveurs avaient mis en place plus de 12 arnaques différentes, qui leur rapportaient en moyenne 500 euros par mois au...