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Biodiversité : les investisseurs hésitent encore

Publié le 21 mars 2024 à 17h30

Sonia Ramond-Mignon    Temps de lecture 16 minutes

Sur le sujet de la préservation du vivant, la prise de conscience a eu lieu : les investisseurs ont dépassé le stade de la simple curiosité. Pourtant, ils n’ont pas encore afflué en masse dans les véhicules dédiés, au grand dam des asset managers qui attendent une transformation des intentions en collecte, à l’instar de ce qui a eu lieu sur le climat il y a une dizaine d’années.

Points clés :

  • L’Europe compte 18 fonds consacrés à la biodiversité contre plus de 1 000 sur le climat
  • La variété des approches et des méthodes de mesure des gérants peut désorienter les investisseurs
  • Les stratégies biodiversité des institutionnels prennent des formes variées et font aussi la part belle au dialogue actionnarial

Dans les conversations autour de l’ESG, plus personne n’oublie aujourd’hui d’évoquer la biodiversité. Pourtant, si la disparition du vivant est un sujet de préoccupation sincère chez la plupart des investisseurs, la prise de conscience peine à se concrétiser en flux de capitaux. « Force est de constater que la biodiversité reste une thématique confidentielle en termes d’encours, déplore Mathieu Caquineau, analyste chez Morningstar. Les fonds européens consacrés au sujet ne totalisent que 1,4 milliard d’euros d’AUM contre 50 milliards pour le thème de la transition énergétique. Plusieurs sont en dessous de 50 millions et les flux entrants sont encore très modestes, avec 260 millions d’euros de collecte sur les douze derniers mois. Tous ces chiffres placent la biodiversité bien loin de thématiques comme l’environnement ou l’eau par exemple. » Autre comparaison édifiante, à ce jour, Morningstar recense 18 véhicules biodiversité en Europe contre 1 100 consacrés au climat !

Plusieurs gérants partagent ce constat d’une thématique d’investissement émergente qui a du mal à décoller. La sensibilisation des investisseurs n’est que très progressive et malgré des avancées, un décalage persiste entre les intentions et les actes. « Il s’agit d’un sujet éminemment institutionnel mais, pour l’heure, les investisseurs regardent aussi ce que font leurs pairs dans ce domaine avant de se lancer, observe Nicolas Bénéton, gérant, spécialiste des thématiques durables chez Robeco. Il nous manque donc...

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