Pour s’émanciper des gestions indicielles, les investisseurs institutionnels misent de plus en plus sur les fonds thématiques.Peu correlés avec les grands indices, ces derniers se positionnent sur de grandes tendances de long terme et s’inscrivent souvent dans le cadre de préoccupations sociétales et environnementales particulièrement prisées par les conseils d’administration.
La collecte sur les fonds thématiques a été très dynamique l’an dernier. «Les flux nets de capitaux sur ces derniers ont progressé de 15 % en 2017, soit trois fois plus que ceux de l’ensemble des fonds actions», note Edmond Schaff, gérant de portefeuilles chez Sanso Investment Solutions. Une croissance qui s’explique par l’intérêt marqué de la part de nouveaux investisseurs. Plutôt dévolus jusqu’à récemment à une clientèle privée et de particuliers, les fonds thématiques s’imposent en effet de plus en plus dans les portefeuilles des institutionnels.
«Depuis environ deux ans, nous enregistrons des souscriptions dans les fonds thématiques de la part de compagnies d’assurance dans le cadre de la gestion de leur actif général», indique Hervé Thiard, directeur général de Pictet Asset Management. Un constat corroboré par les investisseurs institutionnels.
«Depuis plusieurs années, nous cherchons à diversifier nos investissements,indique Olivier Héreil, directeur général adjoint de BNP Paribas Cardif. Cette diversification passe par une hausse de la proportion de nos actifs en immobilier et en actions, mais aussi par une approche plus fine des secteurs sélectionnés et des thèmes d’investissement.» Cette nouvelle tendance est notamment liée aux changements dans la construction des portefeuilles des institutionnels. «Les grands investisseurs raisonnent de moins en moins en termes d’exposition par pays car les corrélations sont très élevées entre les différentes places financières et...