Après avoir vendu massivement leurs positions au Portugal, en Espagne, en Italie et surtout en Grèce durant la crise, les investisseurs réinvestissent aujourd’hui largement dans les marchés de ces pays. S’ils ont d’abord privilégié les dettes souveraines, ils reviennent désormais sur les actions.
Le retour avec succès, le 10 avril dernier, de la Grèce sur les marchés obligataires est symptomatique du regain de confiance des investisseurs envers les pays périphériques. Après quatre ans d’absence sur les marchés, celle-ci a pu facilement émettre 3 milliards d’euros à cinq ans à un taux de 4,95 %. La demande des investisseurs a même porté sur 20 milliards d’euros ! Ces derniers ne délaissent donc plus les fameux PIIGS. Le Portugal, l’Italie, l’Irlande, la Grèce et l’Espagne ont été les pays de la zone euro qui ont le plus pâti de la crise de la dette souveraine. Depuis, ils ont pris des mesures pour redresser leur situation économique et financière. A tel point que l’Irlande peut désormais être exclue de ce sigle.
«Les pays périphériques ont mené des politiques de dévaluation interne, c’est-à-dire de baisse des coûts salariaux unitaires (rapport entre l’évolution des salaires réels et la productivité) et des prix pour améliorer leur compétitivité, souligne Thibault Mercier, économiste chez BNP Paribas. Trop tournés par le passé vers la consommation intérieure, ils ont ainsi réussi à faire grossir la part de leurs exportations : c’est le cas du Portugal ou de l’Espagne où celles-ci représentent désormais respectivement 35 % et 40 % du PIB. Pour atteindre ce résultat, ils ont dû baisser les coûts salariaux unitaires dans des proportions telles qu’ils ont par exemple été réduits de 15 % en Grèce, 7 % en Espagne et au Portugal depuis 2009. Cela a eu pour effet d’alimenter la récession de ces pays.»