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Sans la Chine, l’Asie émergente brille dans les portefeuilles

Publié le 9 avril 2024 à 17h49

Séverine Leboucher    Temps de lecture 13 minutes

Depuis deux ans, un nombre croissant de gestionnaires d’actifs lancent des stratégies dédiées aux actions émergentes hors Chine. L’objectif est à la fois de se tenir à l’écart des mauvaises performances chinoises mais aussi de profiter de la réorganisation en cours des chaînes d’approvisionnement qui cherchent à contourner Pékin. Le reste de l’Asie émergente est aux premières loges pour en profiter.

Points clés

  • Du fait de sa croissance plus poussive que par le passé, de sa crise immobilière ou encore de ses liens avec la Russie, la Chine est devenue la mal-aimée des investisseurs occidentaux.
  • L’Inde serait son successeur tout désigné dans les portefeuilles, si ce n’était la valorisation très élevée de ses marchés boursiers.
  • La Corée et Taïwan profitent, quant à eux, de l’euphorie autour de l’intelligence artificielle.

Qu’importe son statut d’Empire du Milieu : ces deux dernières années, la Chine n’est plus le centre de l’attention des gérants occidentaux, qui préfèrent regarder sa périphérie. Preuve en est la multiplication des fonds d’actions émergentes qui excluent la Chine de leur périmètre. Comgest, Invesco, RBC ont été plus récemment rejoints par Goldman Sachs AM, Nordea ou Vontobel. Ces dernières semaines, ce sont également Robeco, Syncicap AM ou encore Amundi qui se sont positionnés. Et c’est sans compter les ETF qui sont déjà positionnés depuis plusieurs années sur le sujet, avec notamment en Europe Amundi et BlackRock. Selon les calculs de Morningstar, ce segment représenterait d’ores et déjà un encours de 1,2 milliard d’euros, avec 14 véhicules disponibles à la vente en France. Une goutte d’eau dans l’univers des actions émergentes mais qui grossit. « La Chine vis-à-vis des marchés émergents, c’est un peu l’arbre qui cache la forêt, assure Ariel Wang, analyste gérante chez Gemway Assets. Il est intéressant de la penser séparément au sein des portefeuilles. »

Une exposition à piloter

De fait, c’est un pays qui pèse lourd : deuxième économie mondiale, elle a vu son PIB progresser de manière exponentielle ces 20 dernières années, et notamment depuis son entrée à l’OMC. Sa capitalisation boursière représente près du quart de l’indice de référence, le MSCI Emerging Markets (EM), obligeant les portefeuilles benchmarkés à être fortement pondérés en actions chinoises. Les nouveaux véhicules « ex-China » visent...

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