Carole Imbert, responsable de la recherche financière et ESG, Arkéa Investment Service

« Nous accompagnons les entreprises et leur donnons les moyens d’atteindre les meilleures pratiques ESG »

Publié le 30 avril 2021 à 13h04    Mis à jour le 27 juillet 2021 à 10h22

L’investissement responsable est au cœur de la stratégie d’Arkéa Investment Services, en cohérence avec la raison d’être de sa maison mère, le Crédit Mutuel Arkéa. Le pôle gestion d’actifs regroupe 8 entités affiliées représentant plus de 63 Mdse d’encours gérés. Parmi elles, Federal Finance Gestion et Schelcher Prince Gestion constituent le cœur historique, avec près de 50 Mdse sous gestion. Au service de ces deux entités, les équipes de Carole Imbert, responsable de la recherche financière et ESG. Elle nous détaille son approche ESG, marquée par l’engagement et la volonté de faire progresser les émetteurs. Dans le cadre de son nouveau plan moyen terme 2024 baptisé « Performances & Transitions », Arkéa IS se fixe deux axes prioritaires d’actions : la transition environnementale et la vitalité des territoires.

Comment prenez-vous en compte les critères ESG dans votre gestion chez Arkéa IS ?

Nous faisons de l’intégration ESG sur l’ensemble de notre gestion active. Cela a été développé dès les années 2000 chez Federal Finance Gestion. Nous avons progressé d’un cran avec l’adoption par le groupe, en 2018, d’une raison d’être. Deux transitions prioritaires ont été définies : la transition environnementale et la vitalité des territoires. Ce dernier sujet correspond bien aux valeurs de notre groupe coopératif et collaboratif.

Quelle est votre spécificité en matière d’analyse ESG ?

Notre approche est dynamique. Nous sommes convaincus que la performance extra-financière est source de performance financière : ainsi, si elle est déjà prise en compte dans la note ESG de la société, elle est déjà intégrée dans les cours de bourse. C’est pourquoi nous cherchons plutôt à identifier des émetteurs qui ont une dynamique d’amélioration de leurs pratiques. 

Quelles sont vos démarches au-delà de l’intégration ESG ?

Après s’être constitué une expertise ESG, la phase suivante a été de faire labelliser des fonds. Ainsi, nos encours labellisés ont été multipliés par 10 en l’espace d’un an et représentent plus de 6 milliards d’encours. Nous avons 13 produits labellisés ISR et un fonds détenteur du label Greenfin. Maintenant, notre objectif consiste à aller vers l’impact et nous lancerons de nouveaux produits en ce sens. 

En quoi consiste votre politique d’engagement ?

Nous accompagnons les sociétés qui n’ont pas atteint les meilleures pratiques et nous leur donnons les moyens de le faire. Nous émettons des recommandations et nous donnons aux émetteurs 18 à 24 mois pour montrer qu’ils ont fait des progrès. En 2020, nous avons initié une vingtaine d’engagements. Les résultats peuvent parfois être accélérés en s’associant avec d’autres sociétés de gestion. 

L’engagement est-il possible lorsqu’on est investisseur obligataire ?

Un investisseur sur le marché de la dette peut également effectuer une forme de pression sur un émetteur qui revient régulièrement sur le marché. Nous avons déjà demandé à certains émetteurs de faire des progrès d’ici à la maturité de leurs titres. Faute de quoi nous ne serions plus au rendez-vous lors du refinancement de leur dette. 

Quelle est votre politique en matière d’exclusion ?Nous avons mis en place une exclusion du charbon depuis 2019, d’abord avec un seuil de 30 % du chiffre d’affaires et du mix énergétique. C’était une première étape. Fin 2020, nous sommes passés à 10 % avec, en plus, des seuils en valeur absolue. Nous sommes également engagés sur la sortie totale du charbon au plus tard en 2030.

Le premier volet du règlement SFDR est entré en vigueur le 10 mars dernier. Comment l’avez-vous appréhendé ?

Cela a nécessité un gros travail de préparation puisque la réglementation nous demande d’évaluer un risque de durabilité de nos fonds mais sans nous donner le mode d’emploi. Nous avons décidé de communiquer sur une approche qualitative, avec une échelle de cinq niveaux allant d’un risque faible à un risque élevé. Le deuxième point de disclosure, c’est la classification des fonds entre les articles 8 et 9 et le non-ESG ou intégration ESG non formalisée (article 6). Nous avons pris le parti d’être assez prudents car cette classification va s’afficher sur les prospectus des fonds visés par l’AMF. Nous avons donc cherché à être en conformité avec sa doctrine 2020.03. Nous sommes fiers d’annoncer que pour Arkéa IS (périmètre Federal Finance Gestion et Schelcher Prince Gestion), la part des encours articles 8 ou 9 est de 90 %. 

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