Eric Bendahan, PDG, Eleva Capital

« S’engager soi-même avant de porter un jugement sur les autres entreprises »

Publié le 29 mars 2021 à 12h54    Mis à jour le 1 avril 2021 à 11h48

Propos recueillis par Ingrid Labuzan

Eleva Capital est le lauréat du Trophée de la Philanthropie, attribué dans le cadre des Trophées de l'Asset Management décernés par les magazines Funds et Option Finance.

Comment se structure l’action caritative d’Eleva Capital ?

Dès la création de la société, nous avons lancé une fondation, qui opère comme associé passif de la structure. J’avais cette volonté d’œuvrer pour changer les choses avant de me permettre de faire mon métier de gérant d’actifs, qui consiste à évaluer les entreprises. Nous étions à l’époque basés à Londres, et le modèle de fondation nous a semblé le plus simple et le plus efficace d’un point de vue administratif.

La Fondation Eleva reçoit 10 % des bénéfices d’Eleva Capital, avant rémunération des associés. Nous sommes associés avec l’Unicef, une très grande structure, mais qui nous offre beaucoup de flexibilité, puisque nous sélectionnons les projets que nous finançons. Il ne s’agit pas simplement de verser des sommes dans un fonds commun, sans savoir à quoi elles sont employées.

Quels projets avez-vous financés en 2020 ?

Chaque année, l’Unicef nous présente un panel de sept ou huit projets, et nous en sélectionnons trois ou quatre. Le choix est fait par l’ensemble des collaborateurs d’Eleva Capital, ce qui est très fédérateur. En 2018 et 2019, nos actions s’étaient concentrées sur la lutte contre la malnutrition infantile. En 2020, nous avons mis l’accent sur l’accès à l’éducation. Nous avons financé la construction d’écoles en matériaux recyclables en Côte d’Ivoire. Nous avons également acheté des tablettes, sur lesquelles des cours sont proposés aux enfants muets ou aveugles, afin qu’ils ne soient pas exclus du système scolaire. Et nous avons participé à la construction de deux éco-villages à Madagascar. L’Unicef permet de couvrir tous les aspects du développement de l’enfant, c’est aussi l’une des rares associations à pouvoir intervenir lors de conflits armés, comme au Yémen.

Qu’espérez-vous inspirer avec votre action ?

Nous conservons une grande humilité. Nous nous sommes inspirés de certains hedge funds britanniques, très impliqués dans la question du partage de la valeur. Je vois d’autres sociétés de gestion se créer et intégrer un système de versement à une association ou une fondation. J’espère désormais que cela va inspirer d’autres acteurs, au-delà des jeunes entreprises et start-up. L’investissement à impact ne cesse de progresser, je pense que l’action caritative a également beaucoup à apporter pour réduire les inégalités. Cela permet d’allouer une partie des revenus des entreprises profitables au financement de grands enjeux, comme la nutrition ou l’éducation.

Au niveau de l’entreprise, cela soude les équipes et nous espérons attirer des personnes qui ont envie de s’engager et de construire quelque chose avec nous.

Prix de la philanthropie - Interviex du lauréat (vidéo)

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