L’IRA peut-il profiter à l’Europe ?

Publié le 18 mars 2024 à 15h41

Didier Borowski    Temps de lecture 2 minutes

Après les craintes initiales concernant les retombées négatives de l’Inflation Reduction Act (IRA) sur l’Union européenne et son industrie, des études insistent sur plusieurs effets positifs.

D’abord, les entreprises européennes opérant aux Etats-Unis bénéficient de l’IRA. Ensuite, l’IRA devrait contribuer à rendre l’Union européenne plus compétitive face à la Chine. Enfin, à plus long terme, l’IRA devrait réduire le coût des technologies propres.

Avec l’IRA, les Etats-Unis se sont engagés sur une voie prometteuse, bien qu’incertaine, dans la lutte contre le changement climatique. S’il est élu, Trump ne sera sans doute pas en mesure de tenir sa promesse de l’abroger car de nombreux Etats républicains en bénéficient. Il reste donc possible que la croissance des industries vertes, de part et d’autre de l’Atlantique, profite à tous.

Par ailleurs, le risque d’un retour de Trump à la Maison-Blanche doit faire prendre conscience aux Européens de la nécessité de revoir leur politique industrielle, notamment en matière d’aides d’Etat, ainsi que d’accélérer la mise en œuvre de l’Union des marchés des capitaux pour financer la transition énergétique. L’Europe dispose d’une épargne privée très abondante qu’il est urgent de mobiliser (10 000 milliards d’euros dorment sur les comptes bancaires).

Pour être gagnante, l’Europe doit jouer la carte de la complémentarité avec les Etats-Unis et se concentrer sur les industries vertes dans lesquelles elle est en mesure de développer un avantage concurrentiel. Pour ce faire, il lui faudra mobiliser davantage de financements conjoints au niveau de l’Union européenne. Sa position de leader sur les obligations vertes et l’appétit des investisseurs pour ces titres sont des atouts pour l’Europe. Les opportunités d’investissement ne manqueront pas sur son territoire.

Didier Borowski Responsable recherche politiques macro ,  Amundi Investment Institute

Didier Borowski est responsable de la recherche sur les politiques macroéconomiques au sein de l’Amundi Investment Institute. Auparavant, il a exercé plusieurs fonctions : responsable de la stratégie Taux et Changes, co responsable de l’équipe de Stratégie et Recherche économique, responsable de la macroéconomie puis plus récemment responsable global views. Avant de rejoindre Amundi, il était économiste et stratégiste senior de Société Générale Asset Management (2000-2009). Didier Borowski a commencé sa carrière au sein de la Direction de la Prévision du Ministère de l’économie et des finances. Il a également exercé les fonctions d’expert auprès de la Commission européenne. Didier Borowski est Docteur ès sciences économiques. Il a été Professeur associé à l’Université Paris Nord (2007-2011) puis a enseigné plusieurs années à l’université Paris-Dauphine.

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