Quel avenir pour les réserves de change ?

Publié le 20 mai 2022 à 18h00

Julien-Pierre Nouen    Temps de lecture 2 minutes

Parmi les multiples sanctions mises en place contre la Russie à la suite de l’invasion de l’Ukraine, le gel des réserves de la banque centrale russe, décidé dès les premiers jours du conflit, constitue sans doute l’une des plus fortes mais aussi l’une des plus inattendues. La Russie avait certes réduit fortement sa détention de Treasuries américaines et diversifié celles-ci hors du dollar en achetant de l’or, de l’euro et du yen, mais les mesures prises par l’Union européenne, les Etats-Unis et le Royaume-Uni ont privé la banque centrale du principal outil qu’elle pouvait utiliser pour soutenir sa devise.

Une banque centrale qui dispose de réserves en devises étrangères va toujours les investir dans le pays émetteur de la devise, sous forme de dépôts ou d’actifs. C’est d’ailleurs ce qui a permis de geler ces avoirs détenus par la banque de Russie. Il semblerait que les autorités russes n’aient jamais anticipé que cela puisse se produire.

Les réserves de devises des banques centrales représentent aujourd’hui près de 13 000 milliards de dollars, dont 60 % sont libellées en dollars et 20 % en euros. Le précédent russe risque de faire réfléchir de nombreuses banques centrales, naguère convaincues qu’elles auraient toujours accès à ces réserves. A commencer par la Chine, qui dispose de 3 200 milliards de dollars de réserves et dont les relations avec les Etats-Unis ne cessent de se dégrader.

Julien-Pierre Nouen Directeur des études économiques et de la gestion diversifiée ,  Lazard Freres Gestion

Julien-Pierre Nouen est directeur des études économiques et de la gestion diversifiée chez Lazard Freres Gestion

Du même auteur

Voir plus

Chargement en cours...

Chargement…