Une reprise encore fragile

Publié le 17 avril 2015 à 15h52    Mis à jour le 17 avril 2015 à 17h52

Jean-Louis Mourier

L’amélioration de la conjoncture en zone euro reste, pour l’heure, tributaire de la dépense par les ménages du supplément de pouvoir d’achat que leur a procuré la chute des cours du pétrole. Mais ce mouvement devrait rapidement s’épuiser. Quel moteur peut prendre le relais pour nourrir la croissance de l’activité économique ?

La poursuite et l’amplification de cette reprise de l’activité dépendent désormais du comportement des entreprises. D’un point de vue global, leur profitabilité se redresse sous l’effet de la conjonction de la baisse des cours des matières premières industrielles et énergétiques, de la dépréciation de l’euro et de conditions de financement les plus accommodantes jamais rencontrées. Ces conditions sont très favorables à une reprise de l’investissement des entreprises. Il n’est certes pas question d’une augmentation des capacités dans un contexte où elles semblent encore suffisantes pour répondre à la poursuite du redressement de la demande globale ces prochains mois. Mais les projets de remplacement de matériels obsolètes ou de modernisation, mis de côté en période de forte incertitude, peuvent être réalisés. Toutefois, l’exemple du Japon montre que le regain de profitabilité, notamment venu de la dépréciation de la devise, ne génère pas forcément une reprise de l’investissement.

Des mesures d’accompagnement, comme celles annoncées en France, ou les premières mesures concrètes du plan Juncker de soutien à l’investissement peuvent servir de catalyseur à la transformation du regain de profitabilité en surcroît d’investissement. Mais cette transition ne sera ni automatique ni mécanique.

Jean-Louis Mourier Economiste ,  Aurel BGC

Jean-Louis Mourier occupe la fonction d’économiste chez Aurel BGC, société de courtage qu’il a rejoint en 1998. Titulaire d’un DEA d’économie internationale obtenu à Grenoble, Jean-Louis Mourier exerce la profession d’économiste dans des institutions financières depuis plus de 20 ans. D’abord au sein du groupe Louis-Dreyfus, puis chez Aurel, il suit la conjoncture des pays de l’OCDE, et plus particulièrement de la zone euro, ainsi que de quelques économies émergentes. Il s’intéresse notamment aux politiques monétaires et aux mouvements internationaux de capitaux.

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