Expertise/Trésorerie

Cegid, partenaire des trésoreries d’entreprise

Publié le 4 décembre 2023 à 8h00

Anne Del Pozo    Temps de lecture 8 minutes

Alors qu’elles ont globalement fait preuve de résilience pendant la crise de la Covid-19, les trésoreries des entreprises commencent à laisser apparaître certains signes de fragilité. Le contexte économique, financier et géopolitique changeant impacte les prévisionnels et pousse les équipes finance à repenser les processus de gestion de trésorerie pour gagner en efficacité, en prédictivité et en sécurité.

Jean-Baptiste Auzou, directeur de la BU Finance, Cegid

Depuis plusieurs mois maintenant, les trésoreries des entreprises sont sous tension. L’inflation, bien qu’elle tende à se réduire, pèse sur les marges des entreprises. « L’augmentation du coût des matières premières, le marché de l’énergie erratique, la hausse des taux d’intérêt ou encore la pression sur les salaires ne sont pas sans conséquences sur les marges d’exploitation et conduisent à une baisse de l’Ebitda alors même que les charges financières des entreprises augmentent », explique Jean-Baptiste Auzou, directeur de la BU Finance chez l’éditeur de solutions de gestion Cegid. De plus, si certaines entreprises possèdent encore des stocks de dettes négociées aux conditions de taux d’intérêts antérieurs, la hausse des taux de cette année va progressivement impacter les frais financiers des entreprises. Par ailleurs, de nombreuses entreprises sont encore sous covenants bancaires. La notion de couverture de frais financiers risque donc de fragiliser leur structure financière mais aussi leurs relations avec leurs partenaires bancaires. Enfin, les DAF s’interrogent également sur la façon dont ils peuvent maîtriser l’augmentation des salaires, pour éviter de rentrer dans une spirale inflationniste trop forte. « Dans ce contexte, la performance financière nette des entreprises pourrait se réduire, poursuit Jean-Baptiste Auzou. Pour optimiser le pilotage de leur performance financière et préserver leur compétitivité, il est indispensable que les entreprises disposent d’une vision très poussée de leurs prévisions de trésorerie. »

Face à ce contexte, quels outils de gestion de trésorerie mettre en place ?

Pour faire face à cet environnement, les entreprises ont besoin de solutions qui leur permettent de gérer les liquidités sur le court terme avec un TMS pour le cash management opérationnel, de piloter leurs prévisions moyen et long terme (cash in/cash out, prévisions budgétaires, rolling forecast), mais aussi d’assurer les communications bancaires et la centralisation des paiements de manière sécurisée afin d’éviter tout risque de fraude. « Autant de fonctionnalités que propose Cegid Treasury, précise Jean-Baptiste Auzou. Cette solution couvre tous les besoins des entreprises en termes de gestion de trésorerie, depuis la gestion des liquidités court terme dans le TMS à la communication bancaire et la sécurisation des moyens de paiements, en passant par la gestion des prévisions de cash. Elle permet ainsi aux entreprises de faire face aux différents enjeux conjoncturels et de préserver leur trésorerie. »

Anticiper pour gagner en agilité

Un outil de modélisation du cash tel que Cegid Treasury permet en effet d’analyser le réel versus le prévisionnel et, dans un grand groupe, de comprendre l’origine des écarts par filiales.

En fonction de ces analyses, l’entreprise peut ajuster son plan d’investissement afin de réduire les besoins de financement et la pression sur le cash. Elle peut faire des arbitrages sur les investissements en priorisant les plus significatifs et en décalant les autres, mais aussi étudier des financements supplémentaires. « En effet, aujourd’hui, la hausse des taux d’intérêt est un frein évident pour négocier de nouveaux financements, précise Jean-Baptiste Auzou. Pour maîtriser le coût de ces financements, les instruments de couverture de taux peuvent alors être un moyen de limiter le risque. Les suivre dans un outil s’avère alors être une aide précieuse. »

Avec un outil d’analyse prédictive, l’entreprise peut également anticiper et prévoir différents scénarios en fonction des aléas liés à la volatilité des paramètres économiques. Ces hypothèses peuvent concerner des prévisions d’exploitation, d’investissement, les taux d’intérêt, etc. Simuler un closing cash (par exemple du reporting mensuel) permet de comprendre très vite de quel scénario initial l’entreprise se rapproche le plus, apporte une vision claire de la bonne version de scénario à suivre. Simuler le headroom (évolution de la dette financière nette versus lignes de financements disponibles) est pour sa part un bon moyen pour alerter la direction financière sur la nécessité d’anticiper d’éventuels financements supplémentaires. Il est également possible de simuler des opérations de croissance externe d’acquisition ou de cession…

Anticiper, c’est aussi adopter le principe du rolling forecast, que ce soit sur du 13 semaines ou sur un horizon budgétaire. « Par la récurrence de la mise à jour de la prévision, nos clients réduisent les écarts réels versus prévisionnels et rentrent dans un cercle vertueux de fiabilité de leurs chiffres. Ils comprennent très vite si les écarts proviennent de l’activité ou s’il s’agit de décalages techniques (délais de règlements, écart de change) et peuvent anticiper plus clairement », poursuit Jean-Baptiste Auzou.

Digitaliser pour gagner en efficacité

La récurrence et l’amplitude des crises obligeant à toujours plus d’agilité, les entreprises doivent également repenser leurs modes de fonctionnement pour mieux anticiper et voir plus loin, mais aussi pour gagner en efficacité. La digitalisation des processus permet alors d’optimiser les ressources opérationnelles au profit de tâches à plus forte valeur ajoutée. C’est également le cas pour le cash management quotidien où la gestion opérationnelle du matin doit s’opérer rapidement pour passer du temps à l’analyse, à l’optimisation du BFR et à la réduction des risques. « En s’équipant d’un logiciel de gestion de trésorerie ou de cash management relié à son ERP, ses outils de gestion et ses banques, l’équipe trésorerie gagnera en efficacité, ajoute Jean-Baptiste Auzou. Elle pourra ainsi consacrer davantage de temps à l’amélioration de la performance financière de l’entreprise. » La digitalisation permet également aux équipes trésorerie de recentrer leurs compétences métiers, créant ainsi un environnement propice à la rétention des talents.

Sécuriser les flux financiers

Enfin, les outils de gestion de trésorerie contribuent également à la sécurisation des processus et à la lutte contre la fraude. Ils permettent en effet d’envoyer des alertes en temps réel dès qu’une opération ou un paiement suspicieux sont détectés, (montant anormal d’un virement à effecteur par rapport aux montants habituels, changement de RIB pour le même destinataire, un nouveau fournisseur).

Questions à…Karim Souiah, product marketing manager grand compte en charge de l’ERP Cegid XRP Ultimate

Quels sont les enjeux qui entourent la réglementation liée à la CSRD ?

La réglementation sur la CSRD, qui renforce significativement les exigences en matière d’information ESGG (environnement, social et gouvernance), entre en vigueur le 1er janvier 2024. Elle concernera dans un premier temps les entreprises de plus de 500 salariés pour s’élargir progressivement aux ETI et PME. L’un des principaux enjeux de la CSRD repose sur l’analyse de la double matérialité. Dans le cadre d’une démarche ou d’un reporting ESG, la matérialité dite « simple » consiste à considérer les impacts potentiels des facteurs ESG sur la performance financière de l’entreprise. Le principe de la double matérialité vient la compléter par une « matérialité d’impact » qui considère les effets de l’activité de l’entreprise sur son environnement, la nature et la société. Or, face à ce nouvel enjeu, les entreprises sont démunies. D’ailleurs, selon le 5e bilan annuel du reporting ESG des grandes entreprises françaises publié par le Medef, sur une centaine d’entreprises interrogées, seules 14 sont actuellement capables de publier une analyse de double matérialité.

En quoi ce sujet concerne-t-il les DAF ?

Les directions financières ont déjà des compétences techniques et métiers pour remonter et gérer un grand nombre de données financières fiables et de qualité. Un modèle qu’elles sont donc en capacité de dupliquer sur de la donnée extra-financière. Elles vont néanmoins devoir gérer toute la complexité de cette nouvelle réglementation. A cet effet, elles seront dans l’obligation de développer leur niveau de connaissances sur le sujet, renforcer leurs équipes, mobiliser les ressources qui, dans l’entreprise, sont concernées par les sujets ESG (RH, RSE, achats, direction du développement durable, etc.) et communiquer avec elles. Pour répondre à ces nouvelles réglementations, elles devront également s’équiper de solutions.

Comment Cegid accompagne les entreprises face à cet enjeu ?

Aujourd’hui, il existe sur le marché de nombreuses solutions SaaS qui permettent aux entreprises de mesurer leur impact carbone. Cependant, il faut savoir identifier et collecter ces données, les consolider et les compléter pour réaliser des reportings extra-financiers. La plupart de ces données se trouvent dans les ERP des entreprises. Tout l’enjeu consiste donc à créer une connexion entre ces ERP et les solutions de reportings extra-financiers du marché. En qualité de dépositaire d’ERP, Cegid a donc développé des connecteurs pour collecter, extraire et concaténer automatiquement ces données depuis l’ERP Cegid, pour qu’elles puissent ensuite être exploitées par les outils de reportings extra-financiers.

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