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«En 2014, La France devra aller marquer des buts à l’extérieur»

Publié le 23 juin 2014 à 9h00    Mis à jour le 8 juillet 2021 à 19h39

Dans son dernier scénario macroéconomique1, Euler Hermes identifie 10 nouvelles règles du jeu qui conditionneront la conjoncture en 2014 et pourront peser sur les décisions et les stratégies des entreprises françaises exportatrices. Tour d’horizon pour mieux anticiper !

Les perspectives pour 2014 sont globalement positives et plusieurs économies passeront à la vitesse supérieure, comme celles d’Amérique du Nord, de la zone euro et du Japon qui devraient contribuer davantage à la croissance mondiale. Cela se traduira par une croissance du PIB mondial de + 3,1 % en 2014, et + 3,3 % en 2015, même si la situation reste plus mitigée pour la France, où les prévisions de croissance sont en timide hausse (+ 0,6 % au lieu de + 0,2 % en 2013). Les signes d’un redémarrage semblent donc se confirmer mais la faiblesse de la consommation et des investissements fragilisent encore l’économie française. «L’export apparaît comme le seul véritable salut pour les entreprises nationales, témoigne ainsi Ludovic Subran, chef économiste d’Euler Hermes. Avec une demande mondiale adressée à la France de 19 milliards d’euros en 2014, en augmentation de + 3,9 %, il faudra aller marquer des buts à l’extérieur !»

Appréhender les anciens et les nouveaux risques

Cependant, aller chercher une croissance à l’export ne saurait s’improviser, notamment au regard des différents risques auxquelles sont confrontées les entreprises qui s’engagent dans cette démarche. Ainsi, le risque politique connaît une résurgence dans toutes les régions du monde. Le Moyen-Orient et l’Afrique du Nord resteront les régions en proie aux plus importants changements politiques et sociaux, avec de fragiles transitions politiques en cours en Egypte, Libye et Tunisie. Alors que nombre de ces risques étaient précédemment connus, l’imminence des élections dans de nombreux pays suscite des incertitudes supplémentaires compte tenu de la nature inconstante de l’électorat. Entre début 2014 et la fin du 1er trimestre 2015, c’est 46 % de la population mondiale qui est appelée aux urnes. La solidité des institutions politiques, civiles, monétaires et économiques jouera donc un rôle décisif dans la manifestation de certains risques.

Par ailleurs, les risques de non-paiement ne faiblissent pas. Le baromètre export d’Euler Hermes, réalisé fin 2012, indiquait que les exportateurs plaçaient le risque d’impayés comme frein n°1 à l’export (une entreprise sur deux craignant l’incapacité de ses clients à honorer ses engagements), et l’instabilité de l’environnement politique arrive en seconde place. Ces risques perdurent et revêtent des formes difficiles à anticiper. Après une hausse de + 10 % en 2013, l’IDEX – l’indice qui synthétise l’évolution des défaillances d’entreprises des principaux partenaires export de la France – est attendu à nouveau en légère progression en 2014 mais décélérerait à + 2 %, grâce à des prévisions de défaillances d’entreprises moins défavorables par rapport à 2013 pour la Belgique (+ 4 % en 2014, contre + 12 % en 2013), l’Italie (0 % contre + 10 %) ou encore pour l’Espagne (+ 4 % contre + 25 %). Autrement dit, le risque d’impayés à l’export des entreprises françaises connaît une légère accalmie mais reste à un niveau largement supérieur à celui d’avant la crise.

Sécuriser son poste client : une priorité pour se développer sereinement à l’export

Dans ce contexte, l’optimisation du BFR et la préservation de la trésorerie sont des enjeux stratégiques majeurs pour l’entreprise. Si le financement bancaire à court terme reste incontournable, en représentant près de 80 % du financement du commerce inter- national, l’assurance crédit l’est tout autant dans sa capacité à aider à une gestion saine du poste client. «Il est essentiel d’être offensif à l’export en étant correctement outillé, témoigne Jocelyne de Montaignac, directeur marketing et commercial d’Euler Hermes France. Le rôle d’un assureur crédit tel qu’Euler Hermes, présent dans plus de 50 pays, est de donner de la visibilité, d’alerter sur la solvabilité des partenaires de l’entreprise et de lui apporter les clés de décryptage nécessaires à sa stratégie export.»

Euler Hermes analyse la situation de plus de 40 millions d’entreprises dans le monde et suit les risques géopolitiques et économiques de plus de 240 pays. De nouvelles offres sont venues récemment compléter les dispositifs existants pour accompagner au mieux toutes les entreprises.«Entre la PME qui exporte des denrées alimentaires en Europe, et le groupe international dans le secteur du BTP qui s’engage sur la construction d’une infrastructure routière en Afrique, les demandes ne sont pas les mêmes mais nous savons répondre à chacun», poursuit Jocelyne de Montaignac. Euler Hermes offre désormais une couverture élargie du risque politique. Celle-ci comprend une protection en cas de guerre, de révolution ou d’émeute, de catastrophe naturelle, mais aussi pour l’ensemble des risques qui découlent de décisions prises par les autorités politiques du pays hôte, comme le risque de non-transfert. Le dispositif CAP EH/CAP+EH Export permet également aux entreprises assurées crédit d’obtenir des garanties additionnelles sur leurs clients/prospects dont la situation financière est sensible. Enfin, depuis fin 2013, une nouvelle solution a été mise en place pour les entreprises souhaitant couvrir des opérations ponctuelles à moyen terme contre les risques d’interruption du contrat et d’impayés – EH Cover One. «Nous intervenons comme un partenaire de l’entreprise afin que le dirigeant puisse se concentrer sur l’essentiel : l’expansion et la réussite de son activité», conclut Jocelyne de Montaignac.

1. Economic Outlook n° 1202-1203, janvier 2014, «Top ten game changers in 2014», disponible sur www.eulerhermes.fr.

Questions à ... Nicolas Delzant, président du directoire d’Euler Hermes France

Nicolas Delzant est président du directoire d’Euler Hermes France depuis janvier 2013. Diplômé de l’Essec, il intègre Euler Hermes en 1977 et occupe successivement les postes de directeur de l’arbitrage pour la France, l’Italie, la Grande-Bretagne et le groupe. Il est ensuite nommé membre du directoire en charge des directions de l’arbitrage, du réseau risques, du recouvrement et de l’indemnisation, des activités en France et des filiales en Espagne, Grèce, Maroc, Portugal et Turquie avant de diriger Euler Hermes World Agency.

En tant qu’assureur crédit, comment accompagnez-vous les sociétés qui souhaitent exporter ?

Pour répondre au mieux aux besoins de tous nos clients, nous avons complété notre offre produits à l’international, notamment pour assurer les risques politiques et moyen terme, tout en continuant de couvrir le risque commercial à court terme. Nous nous appuyons sur notre réseau international dans plus de 50 pays, garantissant la fraîcheur et la pertinence des informations financières disponibles. Nos activités de caution connaissent également un intérêt croissant, avec une équipe récemment renforcée. Ainsi, de plus en plus d’entreprises nous font confiance et la part de notre chiffre d’affaires dédiée à l’exportation croît rapidement.

Vous avez misé sur le partenariat, pour offrir des solutions élargies...

Nous avons fait le choix de nous associer aux acteurs institutionnels majeurs de l’export en France pour répondre de manière plus complète aux problématiques de nos clients. L’année dernière, Euler Hermes est intervenu dans plus de douze CCI internationales et territoriales, pour partager nos connaissances des destinations export et notre expertise sur les pratiques locales. En juillet 2013, nous nous sommes associés à Ubifrance, dans le but de simplifier les démarches export des entreprises tout en répondant à leurs enjeux de prévention des risques, notamment au travers d’une offre de recouvrement dédiée. Ces partenariats sont nés de réelles synergies entre acteurs privés et publics, dans le but partagé d’être des facilitateurs du commerce international.

Vous êtes à nouveau partenaire des BFM Awards. Qui gagnera le prix de la performance à l’export cette année ?

Ce prix a été créé l’an dernier pour compléter les catégories déjà existantes des BFM Awards. L’association de deux observatoires de l’économie que sont Euler Hermes et BFM Business semblait évidente dans le but de valoriser l’audace et la performance des entreprises françaises à l’international. Le résultat fut à la hauteur de nos espérances : près de 100 dossiers déposés, avec des projets prometteurs, représentatifs d’un export français dynamique, tourné vers l’avenir. Selon des critères de croissance et de solidité, le jury a récompensé le groupe lillois Mäder, leader européen des peintures industrielles à fort contenu technologique. L’appel à projet 2014 s’ouvre en juin et concerne les entre- prises de plus 10 millions d’euros de chiffre d’affaires. Il est important de valoriser ceux qui osent l’export et réussissent.

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