Expertise

Holson : privilégier une approche financière pour innover et agir sur les coûts

Publié le 20 octobre 2017 à 10h40    Mis à jour le 27 juillet 2021 à 11h22

Anne del Pozo

Évolutions réglementaires, transformation digitale, fiscalité, sont autant d’éléments qui influent sur les choix des entreprises en matière de car policy. Face à ces conditions de marché, holson a pour vocation d’aider les entreprises à piloter stratégiquement et opérationnellement leur flotte, en mettant à leur disposition des méthodes éprouvées et de nouvelles approches au service de la maîtrise des coûts, de la performance des process et de l’intégration des innovations.

Ces dernières années, le marché de la flotte automobile a connu trois évolutions majeures qui redéfinissent la demande des entreprises, l’offre des constructeurs et des loueurs. Tout d’abord, des réformes réglementaires qui nécessitent la prise en compte de tous les aspects fiscaux, comptables et de gestion des risques, leurs coûts atteignant jusqu’à 20 % du coût total de détention d’un véhicule. Ensuite une volonté politique affichée d’en finir avec le diesel, dans la perspective de réduire les NOx et les particules fines avec des véhicules essence et des véhicules électriques, ce qui renchérit mécaniquement de 15 % les coûts de la flotte. Enfin une transformation digitale incontournable qu’il faut financer.

«Nous avons justement créé holson pour accompagner les entreprises dans ces nouvelles conditions de marché en les aidant à piloter stratégiquement et opérationnellement leur flotte, explique Stéphane Montagnon, fondateur et dirigeant d’holson.Les entreprises doivent gagner en agilité pour mieux maîtriser leurs coûts et choisir parmi les nouvelles offres, celles qui seront réellement les plus adaptées à leur fonctionnement et aux usages de leurs collaborateurs. Nous travaillons ainsi pour les DAF, à mettre en lumière les coûts dus aux évolutions réglementaires, à la transformation digitale et aux enjeux de la mobilité, en analysant les impacts selon les modes de détention des véhicules et en déterminant des profils d’usage. Par ailleurs, nous coordonnons les intervenants externes pour une meilleure efficacité financière et opérationnelle.»

Une nécessaire transformation digitale

Fin mars 2018, tous les véhicules commercialisés dans l’UE devront ainsi être équipés de boîtiers télématiques pour proposer l’e-call (appel d’urgence automatisé), le véhicule devenant ainsi communiquant, les données du véhicule vont pouvoir circuler de manière plus fluide. Bien que cette digitalisation permette une analyse plus fine des données du parc, la pression économique demeure. «C’est la raison pour laquelle nous mettons davantage l’accent sur la productivité, qui permet d’aborder la gestion des coûts de manière totalement différente, poursuit Philippe Ambon, senior consultant chez holson.La mission de holson est d’aider aux arbitrages du DAF sur le financement de la digitalisation par rapport aux gains réels de productivité, de sécurité et d’agilité sur sa flotte.»

La transition énergétique : + 15 % sur les coûts

Au-delà de la digitalisation, les entreprises vont également devoir opérer la transition énergétique de leur parc automobile. Aujourd’hui, le diesel reste la motorisation la plus compétitive en termes de coût pour les entreprises. Les facteurs d’explications sont nombreux. A motorisation équivalente, l’écart de consommation avec l’essence est de 30 % : le prix à la pompe est plus bas de 18 %, la récupération de TVA est de 10 % pour l’essence et 80 % pour le diesel (0 % pour les utilitaires), la TVS est indexée sur le CO2, etc. La somme de tous ces paramètres conduit à des écarts de TCO entre essence et diesel de 15 % mais bien souvent plus proches des 30 % en faveur du diesel pour des lois de roulage importantes (> 25 000 km/an). L’écart s’accentue encore plus lorsque le kilométrage annuel du collaborateur augmente. Les DAF auront donc à intégrer ces différents paramètres pour gérer les coûts de la transition énergétique de leur flotte.

Par ailleurs, à partir de 2020, de nombreux centres urbains européens, vont réduire, voire interdire (Paris), la circulation des véhicules diesel. L’essence est une solution mais avec de fortes émissions de CO2, leur utilisation va, du fait de leur surcoût,  être limitée. L’électrique répond bien à la demande de n’émettre ni CO2 ni NOX (il émet des particules fines liées au freinage et aux pneumatiques comme tout véhicule). Néanmoins le coût, l’autonomie, les contraintes d’infrastructures, les changements d’habitudes sont autant de critères qui retardent son développement. A cela s’ajoute la contrainte environnementale que constitue l’électrique pour la production et le recyclage des batteries. De plus, la fiscalité sur le véhicule électrique n’est pas aboutie, malgré des dispositifs favorables comme l’augmentation du montant de l’amortissement non déductible, bonus, prime, la possibilité de séparer la location des batteries du loyer des véhicules, etc. A court terme, les entreprises doivent gérer la transition diesel vers l’hybride, l’électrique ou l’essence.

De la gestion de flotte à la gestion de la mobilité, un pas stratégique

La majorité des car policies prévoit un traitement égal que le collaborateur soit en milieu urbain, roule peu ou beaucoup, ait besoin ou envie d’une voiture. Les solutions de mobilité alternatives proposées aujourd’hui viennent s’ajouter à l’attribution d’un véhicule, entraînant des coûts complémentaires à court terme. «Pour répondre à cela, nous aidons nos clients à intégrer leur flotte auto dans un plan général de mobilité, afin de travailler sur tous les coûts de ce nouveau périmètre, conclut Philippe Ambon. Nous orientons nos clients dans leur plan de mobilité vers de nouveaux dispositifs qui favorisent réellement la réduction de la taille du parc ainsi que la diminution du kilométrage. Il s’agit d’“un re-design to cost” pour construire cette nouvelle mobilité hybride et multimodale et agir sur les coûts.»

Questions à… Stéphane Montagnon, fondateur et dirigeant d’holson

Stéphane Montagnon est fondateur et dirigeant d’holson. Après avoir débuté sa carrière chez KPMG, il rejoint Arval. En 2005, il devient consultant senior chez Cristal Decisions puis directeur commercial de la BU achats d’Ayming en 2012. En 2016, il fonde holson avec la volonté de proposer aux entreprises une gestion agile et innovante de la flotte automobile, intégrant nouvelles pratiques et outils pour une performance améliorée.

La gestion de la flotte automobile devient-elle de plus en plus financière ?

Sans conteste. De nombreuses évolutions réglementaires ont vu le jour au niveau fiscal et comptable : déductibilité progressive de la TVA sur l’essence, durcissement des malus, modification du calendrier de la taxe sur les véhicules de société (TVS) en vigueur en janvier 2018, instauration de vignettes crit’air, nouveaux impératifs en cas d’infractions commises avec un véhicule de société, application de la norme IFRS 16… Ces évolutions ont un impact important sur les coûts des flottes de l’ordre de 15 % à 20 %. Au niveau de la fiscalité par exemple, il existe sept taxes différentes liées au carburant, aux amortissements et aux assurances à intégrer dans les coûts de la flotte. Elles sont en outre amenées à changer quasiment tous les ans. Il s’agit d’être attentif à ces évolutions et de les gérer avec une certaine expertise afin d’éviter les erreurs facteurs de risques fiscaux et au niveau des Urssaf.

Sur quels coûts peuvent intervenir les DAF ?

La gestion de la flotte automobile est dans la plupart des cas confiée aux achats et aux RH, qui vont optimiser les coûts en tenant compte bien souvent des seules dépenses liées aux loyers ou aux charges sociales. Les domaines liés à la fiscalité et à la comptabilité sont davantage familiers aux DAF, qui ont tout intérêt à réintégrer la flotte dans le scope pour optimiser notamment la fiscalité, les amortissements ou encore les assurances. L’impact comptable et fiscal direct ou indirect, et notamment des amortissements non déductibles sont assez rarement perçus comme faisant partie du TCO et pourtant ils peuvent représenter de 3 à 15 % (bien plus que les frais de remise en état !) de ce dernier. De même, avec la norme IFRS 16, la flotte peut avoir un impact direct sur l’Ebitda, quand l’entreprise est sous LBO. Les assurances quant à elles ne sont que rarement suivies par les acheteurs. Ce sont des contrats chapeaux qui sont signés, représentant en moyenne 8 % du coût global de détention. Seul le DAF a la main sur l’ensemble de ces process financiers. A ce titre, il doit établir des ratios, vérifier les règles comptables qui impactent la flotte pour donner des guidelines aux acheteurs.

Les DAF ont-ils intérêt à externaliser la gestion de la flotte ?

Les évolutions réglementaires et digitales rendent nécessaire une gestion attentive et surtout experte, que l’entreprise n’a pas toujours les moyens de mobiliser à temps plein et en interne. Que la flotte soit petite (moins de 100 véhicules) ou plus importante ne change rien à la complexité de cette gestion. Pour gagner en productivité sur tous les paramètres et en expertises sur les coûts, l’externalisation de la gestion est une option intéressante, d’autant plus quand la flotte est petite.

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