Cherchant à refinancer la dette obligataire apportée en 2021 par son nouvel actionnaire dans le cadre de sa prise de contrôle du groupe, le producteur d’aluminium primaire Aluminium Dunkerque vient de lever 375 millions de dollars auprès de partenaires bancaires. Une opération qui lui permet également de renforcer ses marges de manœuvre pour accélérer la décarbonation de son activité.
Comme une nouvelle page qui se tourne pour Aluminium Dunkerque. Spécialisé dans la fabrication de plaques et de lingots d’aluminium utilisés dans les secteurs du transport, de l’automobile, de l’emballage, du bâtiment et de la construction, le producteur d’aluminium primaire a annoncé, début mars, la souscription de deux nouvelles lignes de crédit bancaire. D’un montant global de 375 millions de dollars, celles-ci viennent notamment refinancer la dette existante du groupe nordiste (environ 800 millions d’euros de chiffre d’affaires en 2023), héritée de sa reprise tumultueuse par le fonds d’investissement American Industrial Partners il y a près de trois ans. Depuis sa création en 1991, l’ancien fleuron de Pechiney avait déjà connu une histoire capitalistique mouvementée, marquée par l’OPA hostile réussie du Canadien Alcan en 2003, avant un basculement dans le giron de la société minière anglo-australienne Rio Tinto, quatre ans plus tard. Cédé en 2018 à GFG Alliance, le conglomérat de l’homme d’affaires indo-britannique Sanjeev Gupta, Aluminium Dunkerque a ensuite pâti des difficultés financières de son actionnaire, fragilisé par la faillite de son principal partenaire financier, Greensill Capital. Face au défaut de plusieurs filiales de GFC Alliance sur leur dette, l’un de leurs créanciers, American Industrial Partners, avait alors pris durant l’été 2021 le contrôle de la fonderie de Dunkerque, dont les actions avaient préalablement été apportées en garantie dans le cadre d’un financement mezzanine.