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Information Financière

Guider les analystes sans les piloter, un exercice délicat

Publié le 19 juin 2015 à 12h45    Mis à jour le 19 juin 2015 à 18h09

Guillaume Clément

Depuis la condamnation de Faurecia par l’AMF en décembre dernier pour avoir «piloté» le consensus des analystes, de nombreuses directions financières s’interrogent sur leurs pratiques dans ce domaine. Pour éviter de commettre des erreurs susceptibles de leur attirer des poursuites judiciaires, certaines d’entre elles ont ainsi entrepris de formaliser davantage leur gestion du consensus.

Influencer les analystes peut coûter cher. Le 22 décembre dernier, l’AMF a ainsi condamné la société spécialisée dans l’industrie automobile Faurecia, filiale de PSA Peugeot Citroën, et son président-directeur général à s’acquitter respectivement d’amendes de 2 millions et de 100 000 euros. Motif : l’entreprise aurait «piloté» le consensus des analystes financiers entre février et juillet 2012, notamment en leur confiant des informations non publiques pour leur faire abaisser leurs prévisions concernant sa marge opérationnelle annuelle. Jamais, jusqu’alors, le régulateur n’avait prononcé une sanction aussi lourde. «Suite à cette condamnation, nous avons reçu de nombreux e-mails de la part de responsables des relations investisseurs qui étaient inquiets de voir l’un de leurs homologues se faire sanctionner pour un exercice de communication financière aussi classique», affirme Martine Hue, vice-présidente du Cliff, l’association française des professionnels de la communication financière.

Si ce verdict, contre lequel Faurecia a fait appel, a été un tel choc pour les directions financières des sociétés cotées, c’est parce qu’elles se sentent toutes concernées ! Les responsables des relations investisseurs consacrent en effet une grande partie de leur temps à gérer le consensus des analystes, c’est-à-dire à leur communiquer, par téléphone, par e-mail ou en personne, des informations censées leur permettre d’établir des prévisions financières (chiffre d’affaires, bénéfice par action, etc.) qui, combinées avec celles de leurs homologues, doivent permettre de dégager un avis général (le consensus) qui soit le plus proche possible de la situation réelle de leur société.

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