Même si l’envolée des coupons consécutive à la hausse des taux a conduit certaines entreprises à adapter leur politique d’émission de NEU CP l’an dernier, ce marché est resté dynamique et le demeure en ce début 2024. Le nombre d’émetteurs continue quant à lui de progresser.
Le marché français des titres de créances négociables de court terme continue de bien se porter. Fin janvier, l’encours cumulé de NEU CP (Negotiable European Commercial Papers) en circulation avoisinait en effet 300 milliards d’euros, contre 275,7 milliards d’euros un an plus tôt. « Ce montant s’inscrit non seulement en forte croissance sur un an (+ 8,5 %), mais il excède aussi sensiblement l’encours moyen observé avant le début de la crise sanitaire, d’environ 270 milliards d’euros », se réjouit Benoît Usciati, chef du service des Titres de créances négociables au sein de la Banque de France.
Une liquidité toujours significative
Certes, cette dynamique est principalement alimentée par les institutions financières, qui pèsent pour quelque 230 milliards d’euros dans ce total. Mais les sociétés non financières n’en restent pas moins des animateurs centraux, l’encours de NEU CP qu’elles émettent continuant d’osciller, en règle générale, entre 50 et 60 milliards d’euros chaque mois. Ce fut le cas le mois dernier (54,5 milliards d’euros) et tout au long de l’exercice 2023, pourtant marqué par la dégradation sensible des conditions d’emprunt. Il faut dire que, sous l’effet des dix remontées de taux directeurs effectuées par la Banque centrale européenne à compter de l’été 2022, le taux de référence retenu dans les émissions de NEU CP, à savoir l’€STR – qui a remplacé l’Eonia –, s’est fortement apprécié. De l’ordre de -0,58 % début juillet 2022, il a grimpé à 1,90 % fin 2022, avant de s’envoler fin septembre à 3,90 %....