Et de deux. Après Lagardère, l’été dernier, Sopra Steria Group s’est lancée en début d’année sur le marché encore méconnu des «Neu MTN». Désignant les «Negotiable European Medium Term Notes», cet acronyme renvoie aux titres négociables de moyen terme, qui avaient fait l’objet d’une réforme en 2016 (voir encadré). «C’est à la suite d’une discussion avec notre cabinet de conseil Redbridge que nous avons commencé à nous intéresser, fin 2017, à ce marché», précise Alain Cohen, directeur financement et trésorerie.

Plusieurs atouts

A l’origine de ces réflexions : le remboursement prévu en juillet 2019 d’un placement privé obligataire de 180 millions d’euros, que l’entreprise de services du numérique souhaitait sécuriser très en amont. Pour ce faire, plusieurs solutions ont été rapidement abandonnées. «Afin de conserver la plus large marge de manœuvre possible, nous ne voulions pas disposer d’un financement assorti de covenants. De facto, ce critère nous a conduits à éliminer la piste d’un nouvel Euro-PP.» Une émission d’obligations sur le marché public était de nature à répondre à l’exigence de la société. «Mais pour accéder à ce segment, nous aurions dû lever au moins 300 millions d’euros, la taille minimale généralement requise. Or nous n’avions pas besoin de lever autant d’argent. En outre, au regard de la faiblesse des rendements offerts par les produits de placement, le coût de portage aurait été substantiel.»

Dans ce contexte, la suggestion de Redbridge a d’emblée séduit le groupe. D’abord, la...