Plusieurs offres publiques récentes ont ravivé les inquiétudes sur une éventuelle perte de contrôle des grands groupes français cotés, et conduit le gouvernement à renforcer leur défense. Les entreprises disposent pourtant déjà d’un arsenal impressionnant.
Depuis l’été 2013, les offres publiques d’achat sont de retour sur la place de Paris. En un an, les grandes opérations incluant des sociétés françaises cotées se sont multipliées : acquisitions d’Invensys par Schneider Electric, de Transition Optical par Essilor, de Senior Living Group par Medica, de Satmex par Eutelsat, ou encore récemment, de Bull par Atos. Les acquéreurs profitant de valorisations attractives, du désendettement d’un certain nombre de sociétés et de coûts de financement bas. Mais alors que l’écrasante majorité de ces opérations s’est déroulée dans un cadre amical – depuis 10 ans, une poignée d’OPA seulement sont hostiles –, le gouvernement a paradoxalement décidé de réagir en instaurant, le 1er avril dernier, dans une loi visant à reconquérir l’économie réelle (loi dite Florange), de nouveaux dispositifs de protection contre les offres non sollicitées, entrés en vigueur au 1er juillet.
Les entreprises du CAC 40 disposent pourtant déjà, de fait, d’un arsenal extrêmement complet de mesures pour lutter contre les tentatives de prise de contrôle hostiles. «En matière de dispositifs de défense, les entreprises françaises se situent plutôt en bonne place, derrière l’Allemagne et surtout les Pays-Bas, culturellement opposés aux prises de contrôle hostiles», évalue, Viviane de Beaufort, professeure, co‑directeur du Centre européen de droit et d’économie.
Détecter à l’avance les tentatives de prise de contrôle rampante
En effet, outre certains moyens naturels de défense – taille de la capitalisation boursière, concentration de...