Alors que le débat sur les retraites a repris à l’occasion de l’élection présidentielle, il s’est focalisé sur le report de l’âge légal à 65 ans, défendu par Emmanuel Macron. Pourtant, même en l’absence de réforme, les caisses de retraite devraient renouer à long terme avec l’équilibre. Une évolution rendue possible par les choix opérés par les pouvoirs publics depuis plusieurs années, qui devraient aboutir à une baisse des pensions rapportées aux revenus d’activité.
Report à 65 ans de l’âge légal de départ à la retraite, comme le préconise Emmanuel Macron, ou retour à 60 ans, selon la volonté affichée par Jean-Luc Mélenchon et Marine Le Pen ? La campagne électorale pour l’élection présidentielle a laissé une grande place à la question des retraites. Et les joutes auxquelles ce sujet a donné lieu vont se poursuivre, puisque les partis de gauche unis derrière le chef de La France insoumise ont fait du combat contre la retraite à 65 ans l’un des axes majeurs de leur campagne pour les élections législatives. Bien sûr, les débats ont été souvent très caricaturaux. Ils se sont concentrés sur un paramètre essentiel, à savoir l’âge légal, mais qui est loin d’être le seul pour résoudre l’équation des retraites, redoutable au cours des années à venir. On compte aujourd’hui 27 millions de cotisants pour 17 millions de de retraités, soit 0,6 retraité par cotisant. D’ici 2070, le nombre de retraités va augmenter de près d’un tiers, tandis que celui des cotisants progresserait à peine (+ 7 %), selon les projections du Conseil d’orientation des retraites (COR). Chaque personne en emploi aura alors la charge de 0,8 retraité. De quoi faire exploser les régimes de retraite, qu’il serait possible de rééquilibrer par trois moyens : outre l’augmentation de la durée de cotisation, largement évoquée, il serait théoriquement envisageable d’augmenter les ressources du système par répartition, en augmentant les cotisations à la charge des actifs – avec le risque de déclencher une véritable guerre des générations – ou de baisser les pensions. Cette dernière piste, tous les responsables politiques affirment l’écarter, sans hésitation.