(AOF) - Les ennuis continuent pour Telecom Italia (TIM), qui a chuté de 14,49% jeudi à la bourse de Milan, à 29,4 centimes d'euros par action. L'opérateur de télécommunications italien a publié hier soir des résultats annuels encore exécrables et a présenté un projet de scission entre ses activités de réseau (NetCo) et ses activités de services (ServCo), censé représenter une alternative à l'offre de rachat du fonds d'investissement KKR. Celui-ci a proposé 50,5 centimes d'euros par action pour racheter le groupe, une offre jugée insuffisante par Vivendi, premier actionnaire de TIM.
"La nouvelle configuration améliorera la visibilité des performances opérationnelles et financières de chaque composante et élargira l'éventail des options stratégiques que TIM peut exploiter dans l'intérêt de toutes les parties prenantes, avec la possibilité d'attirer de nouveaux partenaires et de nouveaux investisseurs financiers", espère le groupe.
Ce nouveau plan doit permettre au groupe de retrouver le chemin de la croissance et de la profitabilité, après des années de déconvenues commerciales et managériales qui ont sapé le titre, alors que la concurrence sur le marché italien fait rage.
Il s'accompagne d'objectifs financiers qui démontrent clairement que TIM est loin d'avoir résolu tous ses problèmes. En effet, à l'horizon 2024, l'opérateur table sur une croissance annuelle moyenne modérée de ses revenus des services sur la période 2021-2022, dont un repli de 1% à 5% ("low single digit") en 2022.
L'EBITDA organique du Groupe devrait quant à lui rester stable sur la période couverte par le plan, et devrait connaître une repli de plus de 10% ("low teen decrease") cette année. L'EBITDAaL, une mesure critique dans le secteur des télécoms, est attendu en repli sur la période 2021-2024.
Ces objectifs très modestes, redoutés le 20 février dernier par le quotidien romain Il Messaggero, viennent s'ajouter à une année 2021 déjà passable. Après trois profit warnings, TIM a en effet enregistré une perte record de 8,65 milliards d'euros, en raison de la dévaluation de l'actif fiscal due au changement de loi et de la dépréciation du goodwill. Le chiffre d'affaires est quant à lui ressorti en baisse de 3,1% à 15,32 milliards d'euros.
Dans ce contexte, Telecom Italia a suspendu le versement d'un dividende et espère recommencer à rémunérer ses actionnaires dès lors que le nouveau plan
stratégique aura porté ses fruits.