(AOF) - Face aux critiques quant à ses activités en Russie, notamment celles du président ukrainien Volodymyr Zelensky, Renault a dû réagir. Et c’est un désengagement du pays qui semble s’amorcer pour le groupe au losange. Ce dernier a d’ores et déjà suspendu les activités de son usine de Moscou. Il évalue, de plus, les options possibles concernant sa participation dans le constructeur russe Avtovaz, « tout en agissant de manière responsable envers ses 45 000 salariés en Russie ». En Bourse, Renault a cédé 0,78% à 22,865 euros.
Le groupe au losange a précisé qu'une charge d'ajustement non-cash serait enregistrée au moment des résultats du premier semestre 2022 correspondant à la valeur des immobilisations incorporelles, corporelles et goodwill consolidés du groupe en Russie. Celle-ci s'élevait à 2,195 milliards d'euros au 31 décembre 2021.
Au final, Renault a revu à la baisse ses perspectives financières pour l'année 2022. Il table désormais sur une marge opérationnelle du groupe de l'ordre de 3% (contre au moins 4% auparavant) et un free cash-flow opérationnel de l'Automobile positif (contre au moins 1 milliard d'euros précédemment).
La guerre en Ukraine représente un coup dur pour Renault, dont le redressement était en cours. Rappelons que la Russie a représenté l'an dernier le deuxième marché du groupe, avec près de 482 000 véhicules écoulés, pour un chiffre d'affaires de 2,8 milliards d'euros.
Compte tenu de ces éléments, Invest Securities a fortement réduit son objectif de cours de 70 à 45,1 euros sur le titre Renault, estimant que tous les " momentum " favorables qui s'accumulaient depuis le second semestre 2021 se sont volatilisés.
Le bureau d'études a revu à la baisse ses prévisions de bénéfice par action pour 2022 (-31,7%), 2023 (-11,8%) et 2024 (-10,7%).
Il maintient néanmoins sa recommandation d'Achat sur Renault en raison du potentiel de progression de 96% par rapport à sa nouvelle cible.