(AOF) - Après avoir chuté de plus de 30% jeudi dernier non sans avoir vu sa cotation suspendue, Teleperformance s'inscrit, comme vendredi (+7,99%), comme la plus forte hausse du CAC 40. Le titre progresse, vers 17h50, de 6,68% à 202,7 euros. Depuis jeudi, le gestionnaire de centres d'appels pour les entreprises est secoué par une enquête en Colombie après des révélations du Time à l'encontre du groupe français, sous-traitant du réseau social TikTok, portant sur des allégations de violation de droit des syndicats, de conditions de travail traumatisantes et de bas salaires dans ce pays.
Teleperformance a indiqué ce lundi que les dirigeants de sa filiale colombienne prévoyaient de rencontrer mercredi des représentants du ministère du Travail de ce pays. "Cette réunion, mise en place à l'initiative de Teleperformance, a pour objectif d'amorcer le dialogue avec le gouvernement récemment élu en Colombie, au sujet de ses opérations en Colombie", a indiqué le groupe français dans un communiqué.
"Alors qu'aucune notification officielle n'a été reçue, Teleperformance Colombia est entré en contact avec le gouvernement et les syndicats afin d'établir un dialogue équitable et ouvert", a assuré Teleperformance. "En tant qu'entreprise responsable et respectueuse de la loi, Teleperformance Colombia apportera également son soutien total aux autorités dans le cadre de tout contrôle qu'elles souhaiteraient mener", a ajouté le groupe.
Teleperformance est présent en Colombie depuis 2009 et le rachat de la société Teledatos. Au 31 décembre 2021, le groupe comptait 42.544 salariés dans le pays, soit 10,2% de ses effectifs totaux. Il n'y a qu'en Inde et aux Philippines que Teleperformance emploie plus de personnes qu'en Colombie.
Goldman Sachs a retiré Teleperformance de sa Conviction List tout en maintenant sa recommandation à Achat. "Nous retirons Teleperformance de la liste de conviction. Nous maintenons la note d'achat car nous continuons à considérer l'assistance à la clientèle comme un marché final attractif, avec des tendances séculaires de croissance de l'externalisation ", estime le broker, jugeant par ailleurs qu'il existe un risque de ventes massives d'actions du groupe tant que cette enquête n'est pas terminée.
"Cet épisode colombien risque de peser longtemps sur le groupe, non pas forcément sur ses performances financières mais sur ses ratios de valorisation", souligne, pour sa part, Invest Securities.