(AOF) - Le constat de la troisième édition du baromètre Verlingue est sans appel : l’absentéisme atteint en 2022 un niveau record, au plus haut ces quatre dernières années. Cette évolution décorrélée de la Covid-19 est préoccupante car l’absentéisme prend une forme nouvelle puisque, s’ils sont plus fréquents, les arrêts sont aussi plus courts. En d’autres termes, de plus en plus de salariés sont absents, mais moins longtemps. Si la gravité diminue, la hausse de l’exposition interroge sur la santé mentale et physique des salariés.
D'autant que l'ensemble des classes d'âge est touché par cette augmentation. Ce sont même les jeunes chez qui cette progression est la plus forte (+34% pour les moins de 45 ans). Les plus âgés, s'ils sont touchés dans des proportions beaucoup plus importantes (taux d'absentéisme de presque 10% chez les + de 55 ans), subissent une hausse moins spectaculaire (+5%) mais reste la classe d'âge où la durée d'absence est la plus longue et où le coût de l'absentéisme est le plus cher (2676 euros par salarié).
Celui-ci risque encore d'augmenter car la part des seniors augmente sous le double effet du vieillissement de la population et du décalage de l'âge de départ à la retraite. La récente réforme des retraites devrait ainsi entraîner une dérive du coût direct de l'absentéisme de +15% jusqu'à la prise d'effet total du décalage de 2 ans en 2030 soit une dérive annuelle de l'ordre de +1,8% à + 2% par an.
Les cadres ne sont pas épargnés puisque le taux d'absentéisme augmente de 22% dans cette catégorie même si celui-ci reste faible. Au niveau sectoriel, l'agroalimentaire et la santé demeurent les secteurs qui présentent les taux d'absentéisme les plus élevés alors que le secteur du commerce connaît la plus forte hausse.