(AOF) - Danone a pris acte du décret qui vise à placer Danone Russie sous administration externe temporaire par les autorités russes. A la Bourse de Paris, l’action du groupe d'agroalimentaire a perdu 0,75% à 55,21 euros alors même que les investisseurs favorisent les valeurs défensives. Le groupe d'agroalimentaire « étudie actuellement la situation », qui est inattendue. Il ajoute qu’il " se prépare à prendre toutes les mesures nécessaires pour protéger ses droits en tant qu’actionnaire de Danone Russie " et " pour assurer la continuité des opérations de l’entreprise ".
Selon son rapport annuel 2022, la Russie est le quatrième plus grand marché de Danone en termes de contribution au chiffre d'affaires, environ 6 % stable par rapport à 2021. Près de 90 % des ventes proviennent de l'activité EDP (Produits Laitiers et d'Origine Végétale).
Le 14 octobre 2022, Danone a lancé un processus de transfert du contrôle de ses activités EDP en Russie, qui " progressait de manière conforme au calendrier prévu ". La société avait fait savoir à l'époque que l'opération pourrait se solder par une dépréciation pouvant atteindre jusqu'à un milliard d'euros. Le groupe a d'ailleurs enregistré dans ses comptes 2022 une perte de valeur de 487 millions d'euros représentant la totalité de l'actif net hors dette nette de l'activité EDP du groupe en Russie.
Danone souligne que la décision prise dimanche soir par les autorités russes n'a pas d'impact sur ses objectifs financiers 2023. Le groupe cible toujours une croissance du chiffre d'affaires comprise entre 4 et 6% en données comparables et amélioration modérée de la marge opérationnelle courante.
Danone n'est pas le seul groupe européen à perdre le contrôle de ses actifs en Russie.
La brasserie de l'emblématique marque russe Baltika, propriété de Carslberg, a également été mise sous administration externe temporaire par les autorités russes. Le groupe danois avait pourtant signé le 23 juin un accord pour céder ses activités en Russie.
Le brasseur danois juge " inattendu " ce développement, dont il " évaluera les conséquences juridiques et opérationnelles ". Carslberg " prendra toutes les mesures nécessaires pour y répondre ".