(AOF) - Charlotte de Montpellier, senior economist chez ING, livre son analyse sur les données du PIB français au quatrième trimestre. Sur cette période, il a stagné (0% en glissement trimestriel), après une stagnation au troisième trimestre (chiffres revus à la hausse de -0,1 à 0%). La France évite donc de justesse la récession technique, mais les détails sont faibles, indiquant que l’économie demeure freinée par la situation actuelle. In fine, sur l’année 2023, la croissance du PIB a été de 0,9% contre 2,5% en 2022.
"On peut conclure de ses données que la dynamique économique française est restée faible fin 2023, toutes les composantes du PIB ayant diminué sur le trimestre à l'exception des dépenses publiques. Malgré un deuxième trimestre de stagnation du PIB, les chiffres des composantes laissent penser que la dynamique économique intérieure a effectivement ralenti au quatrième trimestre par rapport à l'été. La chute du PIB a été évitée uniquement car les exportations françaises se sont contractées de manière moins forte qu'au troisième trimestre", explique Charlotte de Montpellier.
Précisément, la forte chute des investissements, aussi bien de la part des ménages que des entreprises, et la baisse de la consommation indiquent que l'économie française souffre de l'environnement économique actuel marqué par des taux d'intérêts élevés, l'inflation forte, la pression sur le pouvoir d'achat et une faible demande effective et attendue à laquelle font face les entreprises.
"Pour la suite, peu d'indicateurs laissent penser que l'économie va reprendre de manière forte au premier trimestre 2024. En fait, nous tablons sur une stagnation qui perdure. Nous estimons que l'économie française devrait graduellement reprendre au cours de l'année 2024, avec une croissance un tout petit peu plus dynamique au deuxième trimestre, puis qui s'accélère en seconde partie d'année", note Charlotte de Montpensier.
Cette reprise devrait avoir lieu grâce à une consommation plus dynamique, sur fond de baisse de l'inflation et de pouvoir d'achat un peu mieux orienté, dans un contexte de marché du travail qui ne s'affaiblit pas de manière forte. ING table sur une croissance encore plus faible en 2024 qu'en 2023, de 0,5% contre 0,8%.