(AOF) - L'action Worldline est restée en tête de l’indice SBF 120 tout au long de la séance et reprend ce soir 20,25 % à 3,408 euros, après sa chute de plus de 38% hier. Le groupe français avait dévissé après sa mise en cause pour le traitement de paiements pour des milliards d'euros de transactions qualifiées de " douteuses, voire frauduleuses " dans le cadre d'une enquête baptisée " Dirty Payments " et réalisée par plusieurs journaux européens.
Invest Securities indique que le nouveau directeur général, Pierre-Antoine Vacheron, s'est montré hier soir plutôt rassurant en expliquant que les marchands à risque ne pratiquaient pas d'activité illégale. Le dirigeant a précisé qu'ils représentaient " une part marginale de son chiffre d'affaires après la décision prise à l'automne 2023 d'arrêter ses relations avec certains marchands compte tenu d'une exigence de conformité renforcée (140 millions d'euros de chiffre d'affaires perdu en année pleine) ", ajoute le broker.
Worldline a toutefois pu compter sur le soutien de Bpifrance, qui détient 5 % de son capital, via José Gonzalo, directeur exécutif, Direction Mid & Large Cap et Fonds Propres PME. Lors d'une conférence de presse, ce dernier a indiqué être " d'accord avec ce que la société a dit ". Il a également ajouté que le directeur général de Worldline " nous exprime tout ce qui est mis en place pour qu'on soit tout à fait rassurés ". Il a conclu en confirmant l'engagement de Bpifrance " on va rester là encore un bon moment de manière à ce qu'on retrouve une valeur qui reflète la valeur de la société ".
Pour autant, Invest Securities fait remarquer que " les déconvenues s'accumulent " et que " la tâche du nouveau CEO s'annonce encore plus compliquée que prévu ". Selon lui, "la jurisprudence Wirecard appelle à la prudence et explique certainement la réaction boursière d'hier".
Dans une note, UBS explique ne pas être en mesure d'évaluer la validité des affirmations faites. Le bureau d'études s'inquiète des dommages sur la réputation du groupe, ce qui pourrait avoir un impact sur les partenariats indispensables ou sur les marchands qui utilisent la plateforme.
" La visibilité sur les perspectives du groupe - qui était déjà limitée suite à la décision du nouveau directeur général de reporter les prévisions pour l'ensemble de l'année jusqu'à la publication des résultats du premier semestre 2025 le 30 juillet - s'est encore détériorée " fait remarquer pour sa part AlphaValue.