(AOF) - L'Oréal (-1,34%, à 368,10 euros) enregistre un des plus forts replis au sein de l'indice CAC 40. Le géant des cosmétiques enchaîne une troisième séance d'affilée dans le rouge ce mardi, à la suite de la dégradation de Barclays. La banque britannique a abaissé sa recommandation sur le titre du groupe de cosmétiques de Surpondérer à Sous-pondérer avec un objectif de cours réduit de 384 à 325 euros. " Le niveau de surperformance du marché de la beauté de L'Oréal a diminué en 2024 à 1,1x, ce qui est inférieur à la moyenne de 1,2x sur 20 ans ", a fait savoir Barclays dans sa note d'analyse.

" Nous pensons que ce niveau historique de surperformance sera plus difficile à atteindre à moyen terme et que la valorisation devrait refléter la réduction de l'écart de croissance entre L'Oréal et ses pairs ", précise Barclays.

" Si l'on exclut une base comparaison plus faible au second semestre 2025, nous anticipons un marché américain de la beauté structurellement plus difficile, qui représente environ 25% des ventes de L'Oréal ", note en outre Barclays.

Barclays pense que la trajectoire en Chine (17% des ventes du groupe) vers une croissance constante de 4-6% est réalisable, mais que le pays deviendra plus concurrentiel avec les canaux de commerce électronique qui abaissent continuellement les barrières à l'entrée sur le marché, sans parler de l'importance croissante des concurrents locaux dans le domaine de la beauté.

La banque signale aussi que L'Oréal est impacté en 2025 par le changement de paysage du secteur beauté bien différent de ce qu'il était il y a trois ans. Par conséquent, la capacité à attirer les consommateurs devient plus compétitive car ces derniers ont modifié leur comportement d'achat en favorisant Internet ces dernières années. Les plateformes de médias sociaux comme TikTok et Instagram ont changé la dynamique des interactions entre les entreprises et ses consommateurs.

La semaine dernière, dans sa note, Morgan Stanley avait confirmé sa recommandation à Neutre sur le titre L'Oréal, en abaissant légèrement sa cible de cours de 372 à 369 euros. Pour justifier leur décision, les analystes de la banque américaine expliquaient qu'ils tablaient sur un chiffre d'affaires en hausse de seulement 2,4% au deuxième trimestre, ce qui portera la croissance des revenus du premier semestre à 3%. Pour atteindre l'objectif de Morgan Stanley d'une hausse de 4,1% des ventes sur l'ensemble de l'année, il faudra donc une accélération sur le second semestre.