Sociétés

BP fait réagir les analystes après l'arrivée d'une nouvelle directrice générale

Publié le 18 décembre 2025 à 10h47

  AOF

(AOF) - BP (+0,27% à 426,70 pence) a annoncé hier la nomination de Meg O’Neill au poste de directrice générale (CEO) avec une prise de fonction le 1er avril 2026. Elle succède à Murray Auchincloss qui a décidé de quitter ses fonctions de directeur général et d'administrateur du conseil d'administration à compter de ce jeudi 18 décembre. Carol Howle, l'actuelle vice-présidente exécutive chargée de l'approvisionnement, du négoce et du transport maritime de BP, assurera l'intérim de la direction générale jusqu'à l'arrivée de Meg O’Neill.

Murray Auchincloss restera présent dans un rôle de conseiller jusqu'en décembre 2026 afin d'assurer une transition fluide.

"La nomination de Meg O'Neill fait suite à un processus de recherche supervisé par un comité dédié du Conseil d'administration, assisté par un cabinet de recrutement indépendant, dans le cadre de la planification de la succession à long terme du Conseil", explique BP dans un communiqué publié hier.

Actuellement à la tête de Woodside Energy, Meg O'Neill a propulsé l'entreprise au rang de leader du secteur énergétique à la bourse australienne (ASX) depuis son arrivée en 2021. Son mandat a notamment été marqué par l'acquisition stratégique de BHP Petroleum International, une opération majeure qui a permis de diversifier les activités du groupe et de constituer un portefeuille d'actifs pétroliers et gaziers de premier plan.

Avant de rejoindre Woodside Energy en 2018, elle a passé 23 ans chez ExxonMobil, où elle a occupé des postes techniques, opérationnels et de direction à travers le monde.

En réaction à cette annonce, Jefferies souligne que cette nomination est "une nouvelle sismique" et le bureau d'études "n'y voit aucun aspect négatif". 

De son côté, Oddo BHF explique que "le départ d'Auchincloss intervient après la nomination d'Albert Manifold à la présidence de BP en octobre et après trois décennies passées au sein de l'entreprise. Cela survient alors que BP a fait volte-face dans sa stratégie après le départ du précédent PDG, Bernard Looney, sous la pression du fonds Elliott, en se concentrant davantage sur le pétrole et le gaz et moins sur la transition énergétique". 

Le broker ajoute que "depuis, les performances du groupe se sont améliorées et l'arrivée du nouveau président Albert Manifold a probablement accentué le besoin d'accélérer le changement et les réductions de coûts, d'autant plus que le groupe a annoncé un plan de réduction des coûts de 4 à 5 milliards de dollars d'ici 2027, alors qu'Elliott souhaite que le groupe y ajoute 5 milliards supplémentaires".

L'avis incisif de Panmure Liberum

Autre réaction, celle de Panmure Liberum. La banque d'investissement indépendante du Royaume-Uni a délivré un avis bien acéré, voyant d'un bon oeil l'arrivée de Meg O'Neill : "Murray Auchincloss était l'un des principaux architectes du pivot désastreux vers les énergies renouvelables à faible marge que BP avait entrepris sous l'égide de l'ancien PDG déchu, Bernard Looney. Son leadership sans inspiration a conduit BP à sous-performer ses pairs pendant plusieurs années. Mme O'Neill a du pain sur la planche, car le bilan est en mauvais état et la base de coûts excessive doit être traitée".

Selon cette banque, par ailleurs, "il n'est pas clair si ce changement est dû à la pression de l'investisseur activiste Elliott ou si c'est le président Bert Manifold qui prend des mesures pour redresser l'entreprise. Panmure Liberum imagine que "les investisseurs seront ravis de voir la fin de la philosophie de gestion 'woke' qui a prévalu sous Auchincloss. Nous espérons que BP va maintenant se concentrer à nouveau sur son cœur de métier, le pétrole et le gaz, et pourrait ainsi renouer avec la croissance". 

L'annonce de cette nomination fait suite à des informations publiées sur l'activité de BP. En octobre dernier, BP a annoncé que la production en amont au troisième trimestre devrait désormais être supérieure à celle du second trimestre. Elle est soutenue par une hausse de la production pétrolière ainsi que dans le secteur du gaz et des énergies à faible teneur en carbone. Une hausse de la production gazière chez bpx energy (l'entité amont onshore de BP aux États-Unis) est aussi attendue sur ce troisième trimestre.

Sur l'activité d'ailleurs, Oddo BHF souligne que "BP se redresse assez rapidement grâce à son plan triennal qui permet de livrer sept nouveaux projets améliorant la rentabilité".

"Le groupe a réinitialisé sa politique de distribution aux actionnaires en réduisant ses rachats d'actions et s'efforce de réduire sa dette nette via un plan de cession de 20 milliards de dollars. Il devra toutefois concrétiser cet objectif, ce qui ne sera pas aisé dans l'environnement plus faible attendu en 2026. L'action s'échange en ligne avec ses pairs, présentant un potentiel de hausse limité", a expliqué le broker qui a indiqué maintenir sa recommandation à Neutre sur le titre du groupe pétrolier britannique avec un objectif de cours inchangé à 450 pence. 

Actualités assurance

Chargement en cours...

L'info asset en continu

Chargement en cours...

Dans la même rubrique

La valeur du jour à Paris - Groupe ADP dans le brouillard après la décision de l'ART

(AOF) - ADP (-8,07% à 118,40 euros) pointe à la dernière place de l'indice SBF 120 et se dirige...

Kering : Oddo BHF reste à Neutre

(AOF) - Kering (-1,37%, à 308,70 euros) affiche une des plus fortes baisses du CAC 40 après la...

Micron Technology dépasse les attentes au premier trimestre et se montre ambitieux pour le T2

(AOF) - Micron a fait nettement mieux que prévu au cours du premier trimestre de son exercice fiscal...

Voir plus

Chargement en cours...

Chargement…