Le blog de Didier Borowski

Faut-il détenir de l'or ?

Publié le 29 avril 2016 à 15h20    Mis à jour le 2 mai 2016 à 15h47

Didier Borowski

Il y a deux problématiques bien distinctes. La première a trait aux «fondamentaux» (offre et demande), comme pour toute matière première. La seconde concerne la capacité de l’or à jouer le rôle de valeur refuge en cas de crise.

En pratique, il est difficile de faire la part des choses dans la mesure où la demande est en partie liée aux caractéristiques intrinsèques de l’or (réserve de valeur, valeur refuge).

La production a ralenti en 2015, tandis que la demande (consommateurs et investisseurs) s’est accrue. Pour des raisons historiques, les banques centrales détiennent une part de leurs réserves de change sous forme d’or. Elles en accumulent continûment depuis 2010, avec un accroissement de près de 600 tonnes en 2015 (proche du record de 2013). L’augmentation de leur bilan, combinée à leur volonté de diversifier leurs réserves, explique cette tendance. Parallèlement, la demande des investisseurs s’est accrue au premier trimestre 2016 (hausse des investissements en «or papier», via les ETF), poussant les cours à la hausse (+ 19 % depuis le début de l’année).

La plupart des études confirment le statut de valeur refuge de l’or : son cours, très faiblement corrélé aux autres actifs, s’accroît quand les Bourses chutent. C’est pour cette raison que la plupart des travaux de recherche recommandent de détenir une part des actifs en or (entre 5 % et 10 %). Dans un environnement de taux négatifs, où le coût d’opportunité de détention de l’or est nul, il peut donc paraître judicieux de détenir «un peu» d’or. Sur une longue période néanmoins, le rendement de l’or s’avère inférieur à celui des actions, avec une volatilité plus élevée.

Didier Borowski Responsable recherche politiques macro ,  Amundi Investment Institute

Didier Borowski est responsable de la recherche sur les politiques macroéconomiques au sein de l’Amundi Investment Institute. Auparavant, il a exercé plusieurs fonctions : responsable de la stratégie Taux et Changes, co responsable de l’équipe de Stratégie et Recherche économique, responsable de la macroéconomie puis plus récemment responsable global views. Avant de rejoindre Amundi, il était économiste et stratégiste senior de Société Générale Asset Management (2000-2009). Didier Borowski a commencé sa carrière au sein de la Direction de la Prévision du Ministère de l’économie et des finances. Il a également exercé les fonctions d’expert auprès de la Commission européenne. Didier Borowski est Docteur ès sciences économiques. Il a été Professeur associé à l’Université Paris Nord (2007-2011) puis a enseigné plusieurs années à l’université Paris-Dauphine.

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