Parole d’expert/Private equity

« Le marché privé est au cœur du financement de l’économie réelle »

Publié le 11 décembre 2023 à 8h30

Partners Group    Temps de lecture 4 minutes

S’inscrivant notamment dans un plan d’épargne retraite, le private equity peut répondre aux besoins d’épargne long terme des particuliers. Un investissement qui nécessite toutefois un bon accompagnement, comme l’explique Virginie Bourel, responsable du bureau de Paris et de l’équipe client solutions France de Partners Group.

En quoi le private equity peut-il répondre aux besoins d’investissement des particuliers ? Quels sont ses atouts par rapport au marché boursier ?

En termes de flux, l’économie réelle est aujourd’hui plus financée par le marché privé que par le marché public. Au niveau mondial, les volumes levés sur les marchés privés surpassent depuis 2016 ceux des introductions en Bourse. L’investissement dans les entreprises de notre quotidien passe aujourd’hui par le private equity.

La classe d’actifs répond donc bien aux besoins de nombreux Français qui cherchent à se constituer un complément de revenu pour la retraite. L’horizon long terme des marchés privés, les thèmes d’investissement, alignés sur les évolutions sociétales et la croissance supérieure des sociétés privées rendent le private equity attractif pour les investisseurs. Il est donc tout à fait cohérent que l’épargne des particuliers commence à s’orienter vers le private equity, c’est-à-dire les tendances de fond de notre économie comme par exemple la transition énergétique.

Les marchés privés incluent à la fois l’investissement dans les entreprises non cotées, les infrastructures privées ainsi que la dette privée, et financent l’économie réelle tout en connaissant une volatilité moins forte que les marchés boursiers.

Concrètement, comment les particuliers peuvent-ils accéder à cette classe d’actifs ?

Historiquement, il existait une dichotomie entre les sociétés de gestion dédiées aux institutionnels et celles tournées vers les particuliers. Ces dernières commercialisaient des fonds spécifiques au retail, avec de fortes contraintes d’investissement, et des performances reposant en grande partie sur l’avantage fiscal.

Le marché a évolué ces dernières années, avec l’entrée en application du règlement européen Eltif en 2016. Ce texte permet de proposer aux investisseurs individuels des fonds accessibles à partir de 10 000 € positionnés sur des sociétés non cotées et des projets d’infrastructure. Encore rares sur le marché, ces fonds devraient se développer avec la nouvelle version du règlement applicable à partir du 10 janvier 2024.

Par ailleurs, une autre possibilité est d’investir dans des véhicules evergreen, simplifiant le fonctionnement des fonds classiques des marchés privés. Sans contrainte d’appels de fonds successifs et de closing, puisque d’une durée de vie illimitée, ces fonds peuvent accueillir des investisseurs à tout moment en leur offrant une exposition immédiate aux marchés privés. Ils sont ainsi particulièrement bien adaptés aux particuliers, même si les investisseurs institutionnels peuvent aussi y souscrire. Ils demeurent toutefois peu nombreux car ils requièrent une plateforme d’investissement large, une expérience approfondie des classes d’actifs privés à travers les cycles et des ressources de gestion de portefeuille dédiées.

Enfin, on voit l’émergence de produit d’assurance vie proposant d’inclure du non-coté sur leur support. Il faut néanmoins être vigilant sur le niveau des frais de gestion qui peuvent parfois être assez élevés.

Quels conseils donneriez-vous aux personnes désireuses d’investir dans le private equity ?

Tout d’abord, il est primordial de bien comprendre le fonctionnement de la classe d’actifs. Sur ce point, les sociétés de gestion, comme les distributeurs, ont une grande responsabilité quant à l’information de leurs clients. Il faut ainsi être conscient que le private equity s’inscrit sur un temps relativement long, avec un horizon d’investissement d’au moins huit ans afin de suivre le cycle de vie du fonds. Il est également essentiel d’investir dans un portefeuille diversifié afin de réduire les risques. Chez Partners Group, chacun de nos fonds rassemble a minima 20 sociétés et parfois jusqu’à une centaine de participations, issues de divers secteurs et géographies. Les investissements sont par ailleurs systématiquement les mêmes que ceux proposés aux institutionnels, ce qui est un gage de qualité.

Au-delà de la composition du fonds, il est important d’analyser l’expérience du gestionnaire. Sait-il investir durant les périodes de prospérité comme de ralentissement économique ? Son équipe est-elle capable d’accompagner ses entreprises en portefeuille de manière opérationnelle afin d’assurer la création de valeur y compris dans les périodes de ralentissement ? Se montre-t-elle transparente sur ses performances passées comme sur ses frais de gestion ? Autant d’éléments à regarder attentivement pour choisir le bon partenaire.

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