Inflexion des politiques monétaires ?

Publié le 8 février 2019 à 10h47    Mis à jour le 8 février 2019 à 12h12

Jean-Louis Mourier

Les banques centrales américaine et européenne ont laissé leurs taux directeurs inchangés en ce début d’année. Toutefois, la communication des deux banques centrales a nettement évolué.

Les banquiers centraux américains estiment ainsi que, après la hausse du mois de décembre, leurs taux directeurs sont à un niveau qui semble correspondre à la neutralité de leur politique. Cela signifie qu’ils doivent au moins marquer une pause dans la «remontée progressive» de leur objectif de taux d’intérêt des fed funds. De fait, si la politique monétaire est désormais «neutre», les taux ne devraient être relevés que si un risque de surchauffe apparaît. Dans la démarche, qui se veut très pragmatique, une prochaine hausse des taux n’interviendrait que si l’inflation augmentait de manière drastique.

Pour sa part, la BCE n’a pas modifié sa communication sur les modifications possibles de sa politique monétaire dans le futur, sachant que tout pas vers la «normalisation» reste conditionné à une augmentation tendancielle de l’inflation vers l’objectif de moyen terme de la banque centrale. Mais les banquiers centraux européens considèrent désormais que la balance des risques sur les perspectives de croissance de l’activité penche désormais vers le bas.

Cette inflexion, qui advient après «l’alerte» venue des marchés financiers en fin d’année dernière, montre en outre que les banquiers centraux prennent de nouveau en compte la perception que les investisseurs ont de leur politique. Cela devrait durer, du moins tant que l’inflation n’augmente pas sensiblement.

Jean-Louis Mourier Economiste ,  Aurel BGC

Jean-Louis Mourier occupe la fonction d’économiste chez Aurel BGC, société de courtage qu’il a rejoint en 1998. Titulaire d’un DEA d’économie internationale obtenu à Grenoble, Jean-Louis Mourier exerce la profession d’économiste dans des institutions financières depuis plus de 20 ans. D’abord au sein du groupe Louis-Dreyfus, puis chez Aurel, il suit la conjoncture des pays de l’OCDE, et plus particulièrement de la zone euro, ainsi que de quelques économies émergentes. Il s’intéresse notamment aux politiques monétaires et aux mouvements internationaux de capitaux.

Chargement en cours...

Chargement…