L'euro, fort malgré lui

Publié le 28 octobre 2013 à 15h00    Mis à jour le 21 novembre 2013 à 12h37

Dominique Barbet

L'euro s'apprécie, il a clairement enfoncé le niveau de 1,38 dollar le 24 octobre dernier, mais il est aussi au plus haut contre le panier des monnaies des principaux partenaires économiques. Quatre raisons récentes expliquent cela. D'abord, la Fed poursuit son «quantitative easing» c'est-à-dire qu'elle fabrique massivement des dollars, qui donc se déprécient. De plus, beaucoup d'observateurs attendaient une modification de cette politique monétaire en septembre et s'étaient positionnés pour une hausse du dollar ; ils ont dû revendre leurs positions, à perte. Ensuite, la crise politico-budgétaire ne peut que nuire à la croissance économique. Enfin, la crise financière européenne, qui a beaucoup pesé sur l'euro, semble se calmer, c'est un poids en moins pour la monnaie unique.

Mais l'euro s'apprécie depuis plus longtemps ; même en utilisant un cours moyen trimestriel, il est à son niveau le plus élevé depuis deux ans. Il faut voir que la plupart des monnaies suivent l'évolution du billet vert, ce qui renforce la hausse relative de l'euro. Parmi les instituts d'émissions des pays avancés, la Banque centrale européenne est minoritaire dans son refus d'acheter des titres d'Etat. Plus inquiétant, elle devient complètement isolée en n'adoptant aucun objectif de change. L'appréciation de l'euro expose ainsi les exportations, principal moteur de la croissance, à un risque d'étouffement dans presque tous les pays de la zone euro, sauf l'Allemagne. Maintenant que les élections allemandes sont derrière nous, voilà un sujet tabou dont la BCE ne pourra se désintéresser éternellement.

Dominique Barbet

Du même auteur

Voir plus

Chargement en cours...

Chargement…