On se calme !

Publié le 27 novembre 2023 à 9h33

Nathalie Benatia

En cette fin novembre, il peut être tentant de faire le bilan de l’année. Le diagnostic sur l’activité posé par l’OCDE est un bon résumé de 2023 : « L’économie mondiale s’est montrée plus résiliente que prévu au premier semestre mais les perspectives de croissance restent moroses. » L’autre élément marquant de l’année restera la décrue de plus en plus nette de l’inflation. Moins de croissance, moins d’inflation, tout devrait être simple en 2024. Rien n’est jamais simple. L’inflation totale, qui avait atteint son point haut à l’automne 2022, a retrouvé son plus bas niveau depuis fin 2021 avec une accélération de la dynamique baissière depuis deux à trois mois. Pourtant les banquiers centraux rappellent inlassablement que la bataille n’est pas encore gagnée. Humilité inhabituelle ? Prudence excessive ? Véritable risque de réaccélération des prix ? Simple constat d’une inflation sous-jacente encore éloignée de l’objectif de 2 % ? Nécessité de conserver des taux longs élevés ? Les investisseurs n’ont pas ces pudeurs. Selon eux, les indices de prix publiés le 14 novembre aux Etats-Unis valident leur hypothèse : le cycle de remontée des taux directeurs de la Réserve fédérale américaine est terminé. Nous partageons ce point de vue mais estimons que les anticipations d’une baisse rapide avant mi-2024 sont excessives. En outre, elles ne sont pas stabilisées et, tout ajustement, même mineur, provoque de violents mouvements sur les marchés qui alimentent sans doute la nervosité des banquiers centraux.

Nathalie Benatia Senior market strategist ,  BNP Paribas Asset Management

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