Une BCE plus déterminée que jamais

Publié le 20 janvier 2023 à 18h00

Juliette Cohen    Temps de lecture 2 minutes

En décembre dernier, la Banque centrale européenne (BCE) a entamé un tournant particulièrement « hawkish » en relevant son taux de dépôt mais surtout en indiquant que « les taux devront encore être relevés significativement et à un rythme régulier pour atteindre les niveaux qui seront suffisamment restrictifs pour s’assurer d’un retour de l’inflation à la cible des 2 % ». En conférence de presse, Christine Lagarde a évoqué un rythme régulier de hausses de taux de 50 points de base (pb). Ce durcissement de ton a provoqué un mouvement de hausse des taux euro en fin d’année 2022, mais celui-ci a été de courte durée et les taux à la mi-janvier étaient revenus à leur niveau de mi-décembre. En effet, la baisse de l’inflation en novembre puis décembre et la chute des prix de l’énergie, gaz et électricité en tête, ont pu laisser penser que le pic de l’inflation européenne était passé et que la BCE pouvait envisager un ralentissement de ses hausses de taux, à l’instar de la Fed. La publication des minutes du Conseil des gouverneurs des 14 et 15 décembre derniers a fait l’effet d’une douche froide. En effet, ces minutes confirment le ton déterminé « d’un grand nombre » de membres du Conseil qui souhaitaient une hausse de taux de 75 pb plutôt que les 50 pb proposés par Philip Lane, et qui voulaient également accélérer le calendrier de réduction des réinvestissements du portefeuille APP (programme d’achats d’actifs). L’assouplissement de leur position n’aura été obtenue qu’à la faveur d’un durcissement de la communication de la BCE sur les hausses à venir. Face à des perspectives très incertaines pour l’inflation européenne, la BCE joue la prudence et ne veut pas lever le pied trop tôt.

Juliette Cohen Stratégiste ,  CPR Asset Management

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