Zone euro : croissance plus faible mais plus durable ?

Publié le 15 mars 2019 à 11h00    Mis à jour le 15 mars 2019 à 18h10

Jean-Louis Mourier

Elles s’expliquent en partie par la prise en compte d’une dégradation de la conjoncture plus importante ces derniers mois : l’Italie est entrée en récession au second semestre 2018, le PIB allemand a stagné sur la même période, et la production industrielle de la zone euro était en baisse de 4,2 % sur un an en décembre. Les résultats des enquêtes de conjoncture sur les premiers mois de 2019 restent, de plus, peu encourageants.

Or, ces déceptions résultent en partie d’éléments exceptionnels. Le secteur automobile allemand, en particulier, semble avoir des difficultés à se remettre des changements de normes d’émissions de carbone. Surtout, les entreprises restent très prudentes, dans un contexte de forte incertitude sur les perspectives, notamment à court terme (Brexit, politique commerciale américaine).

Enfin, le ralentissement de l’activité s’explique aussi parce que les économies européennes se sont heurtées à des contraintes de capacité. Il leur a été difficile de les dépasser en raison de difficultés à embaucher, de pénuries de certaines matières premières et de l’impossibilité de compenser les hausses de coûts par des augmentations de leurs prix ou par des gains de productivité supplémentaires. De fait, la croissance prévue cette année serait à un niveau plus compatible avec son potentiel, estimé à 1 % par l’OCDE. Par conséquent, la croissance pourrait rester plus faible, mais durer plus longtemps.

Jean-Louis Mourier Economiste ,  Aurel BGC

Jean-Louis Mourier occupe la fonction d’économiste chez Aurel BGC, société de courtage qu’il a rejoint en 1998. Titulaire d’un DEA d’économie internationale obtenu à Grenoble, Jean-Louis Mourier exerce la profession d’économiste dans des institutions financières depuis plus de 20 ans. D’abord au sein du groupe Louis-Dreyfus, puis chez Aurel, il suit la conjoncture des pays de l’OCDE, et plus particulièrement de la zone euro, ainsi que de quelques économies émergentes. Il s’intéresse notamment aux politiques monétaires et aux mouvements internationaux de capitaux.

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