Le blog de Bernard Aybran

Quel est l’intérêt ?

Publié le 22 mai 2020 à 14h39    Mis à jour le 22 mai 2020 à 17h28

Bernard Aybran

Professionnels ou non, la plupart des investisseurs qui tiennent leurs comptes en euros doivent depuis des années redoubler d’effort pour trouver du rendement. Avec un rendement moyen de 6,7 % sur les dix dernières années, les emprunts d’Etats émergents émis dans les devises locales semblent parfaits pour cette recherche. Mais sont-ils vraiment si tentants ? 

Le rendement annoncé n’étant servi que dans des devises émergentes (réal, zloty, ringgit), l’investisseur européen ne peut pas en profiter en tant que tel mais doit arrêter une politique de gestion du change. Une infinité de possibilités s’offrent à lui, de la couverture systématique jusqu’à l’exposition pleine et entière aux devises. Mais ces deux extrêmes n’ont pas apporté des performances si différentes sur les dix dernières années, avec un écart annuel de moins d’un demi-pourcent. C’est sur la volatilité que la différence s’est faite, les devises émergentes étant sujettes à de brusques mouvements. Change couvert ou pas, la classe d’actif a, au final, dégagé une performance comprise entre 2 % et 3 % par an. En comparaison, sur la même période, les emprunts d’Etats de la zone euro ont généré une performance annuelle moyenne de 4,2 %. Avec une volatilité bien moindre et sans casse-tête de change. Certes, la hiérarchie des performances varie selon les périodes et les performances passées ne préjugent pas de l’avenir. La situation actuelle incite en tout cas à patienter un peu : la dette émergente en devises locales accuse cette année une baisse de 8,4 %, uniquement due à la dépréciation des devises, et son rendement, à 4,8 %, se retrouve au plus bas historique. Loin de la tentation de ces dix dernières années.

Bernard Aybran Head of portfolio management ,  Allfunds

Bernard Aybran est head of portfolio management chez Allfunds

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