Guerre commerciale : vers de nouvelles vulnérabilités sectorielles

Publié le 20 juillet 2018 à 10h21    Mis à jour le 20 juillet 2018 à 14h45

Corynne Roux-Buisson

En amont des élections américaines de mi-mandat, l’escalade des tensions visant la renégociation des traités commerciaux soulevée par l’administration américaine tourne à l’affrontement. Le risque protectionniste peut-il entraîner un retournement du cycle économique et affecter certains secteurs particulièrement exposés aux flux mondiaux ?

L’annonce par le gouvernement américain d’une imposition de 25 % sur l’acier importé et de 10 % sur l’aluminium a déjà fortement impacté l’industrie minière à travers une forte chute des cours (cuivre, aluminium). De nouvelles menaces de taxes de 10 % visant la Chine, sur une liste de produits totalisant 200 milliards de dollars, font peser un risque supplémentaire.

D’autres régions et secteurs sont également touchés, avec au premier plan l’industrie automobile, dont la production est mondialisée. L’annonce récente par les autorités américaines menaçant d’appliquer 25 % de droits de douane sur les véhicules importés a fait plonger les marchés actions et obligataires du secteur. Les constructeurs allemands (dont les exportations vers les Etats-Unis représentent 23 milliards de dollars, soit la moitié des exportations européennes du secteur) ont particulièrement souffert.

Ce regain de tensions commerciales est source de volatilité. Cela justifie une sélectivité accrue des secteurs, au détriment du secteur minier (sauf les émetteurs les plus diversifiés géographiquement), de l’automobile américaine et allemande, ainsi que des industries fortement liées à la Chine (bières et spiritueux).

Corynne Roux-Buisson

Chargement en cours...

Chargement…