La France au centre du jeu ?

Publié le 3 mars 2017 à 11h48

Thierry Creno

A mesure que l’élection présidentielle se fait plus incertaine, les rendements des emprunts d’Etat français et allemands se sont écartés pour atteindre en février des niveaux inédits depuis plusieurs années.

Ce mouvement doit être relativisé car le rendement de la dette française reste négatif jusqu’à 6 ans et ne dépasse 1 % que pour les emprunts à plus de 10 ans. En outre, la dette allemande s’est renchérie, le «Schatz» 2 ans affichant par exemple un rendement proche de - 1 %. Ce mouvement ne reflète donc pas tant une défiance à l’égard de la France que l’attractivité allemande, avec, en toile de fond, les achats de la BCE. Plutôt que les programmes économiques, c’est la politique européenne qui influe sur les marchés : si une approche eurosceptique gagne en probabilité, les actifs français risquent d’enregistrer une contre-performance avec ceux des pays dits périphériques. A ce titre, il nous semble que tous les marchés n’ont pas expérimenté le même niveau de sous-performance. Par exemple, alors que les dettes souveraines française et italienne se sont déjà dépréciées (relativement), le marché du crédit est demeuré stable et la volatilité des marchés actions de la zone euro reste proche de ses plus bas historiques. Pour les investisseurs, il existe donc à la fois des actifs à acheter (s’ils jugent ces tensions temporaires) et d’autres à vendre (s’ils jugent ces signaux précurseurs). Pour notre part, nous avons intégré, depuis plusieurs mois, des couvertures à travers un arbitrage sur le marché espagnol (achat IBEX) face au marché italien (vente MIB) et des structures optionnelles sur les actions de la zone euro.

Thierry Creno

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