Ces prévisions qui n’en sont pas

Publié le 18 octobre 2019 à 17h00    Mis à jour le 21 octobre 2019 à 10h35

Hervé Goulletquer

S’il y a une chose à retenir du dernier jeu de prévisions économiques du FMI, c’est son évaluation du coût cumulé des tensions commerciales : - 0,8 point de croissance mondiale. On doit sans doute comprendre que le PIB mondial aurait dû progresser, selon nos estimations, de 3,8 % en 2018 et de 3,6 % en 2019, et non pas de 3,6 % et 3,0 % comme respectivement constaté et anticipé par l’institution internationale.

Mais le FMI s’avance bien peu sur l’avenir. Il prévoit ainsi une croissance mondiale de 3,4 % en 2020, à comparer aux 3 % de cette année. Doit-on en conclure que les négociations sino-américaines sont sur le point d’aboutir et ne viendront plus «polluer» les échanges commerciaux internationaux ? Ce n’est pas la justification retenue : le FMI explique en effet que l’accélération économique annoncée est avant tout le fait d’un petit nombre de pays émergents qui sortiraient de récession ou d’une période de net ralentissement.

On devrait donc admettre que les tensions commerciales n’auront plus d’impact sur la dynamique économique mondiale, ni à la hausse ni à la baisse. Ont-elles disparu ou sont-elles comme en lévitation au-dessus de la vie des affaires ? On ne sait pas, puisque le FMI ne se prononce pas vraiment. Tout juste comprend-on qu’une intensification des tensions est un risque.

L’alternative implicite serait la suivante : soit on note un recul notable des tensions et s’enclenche alors la phase haussière d’un mini-cycle manufacturier mondial ; soit elles s’accentuent et on peut redouter la poursuite, voire l’accentuation, du ralentissement. Les marchés de capitaux vont avoir du mal à se positionner par rapport à ces «prévisions».

Hervé Goulletquer

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