De l’importance des «pilotes»

Publié le 25 janvier 2019 à 10h51    Mis à jour le 25 janvier 2019 à 14h39

Christophe Morel

La correction des actifs risqués en fin d’année dernière a pour point de départ la «normalisation de la croissance», qui provoque une «normalisation des primes de risque». Mais cette correction s’est amplifiée par la conjonction de trois inquiétudes.

D’abord, un questionnement sur la conjoncture dans un contexte de tensions commerciales, de Brexit, d’adversités sur la croissance européenne, et de diminution du stimulus fiscal et monétaire aux Etats-Unis. Ensuite, l’abondance de la liquidité banque centrale a alimenté l’illusion de liquidité des actifs financiers, si bien que la contraction de cette même liquidité banque centrale a révélé la microstructure défaillante de certains marchés et le rôle d’ajustement des actions dans l’exposition au risque des portefeuilles.

Enfin et surtout, les marchés financiers se sont interrogés sur les «pilotes de l’économie américaine». Clairement, les controverses entre Donald Trump et le président de la Fed, Jerome Powell, le manque de cohérence sur la politique économique (volatilité dans les négociations commerciales, «shutdown» de certaines administrations), voire les interrogations sur l’expérience en matière de gestion de crise de certains décideurs économiques (Jerome Powell ou Steven Mnuchin) ont accéléré le mouvement de baisse.

Au final, le pire n’est pas forcément qu’il y ait des déséquilibres économiques : il y en a toujours. Le pire est d’avoir l’impression qu’il n’y a pas les bons décideurs pour régler les problèmes. La conjoncture reste favorable, mais l’évolution des marchés est conditionnée à l’habileté des «pilotes».

Christophe Morel Chef économiste ,  Groupama Asset Management

Christophe Morel est chef économiste de Groupama Asset Management

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