Quelle sorte de récession se prépare ?

Publié le 18 octobre 2019 à 12h29

Jean-François Boulier

Les signes précurseurs d’une fin de cycle aux Etats-Unis abondent et les valorisations de certains marchés en ont déjà pris la mesure. Après plus de dix ans de croissance et un «bull market» qui aura surpris par sa vigueur et sa durée, deux questions se posent aujourd’hui : la récession sera-t-elle profonde et entraînera-t-elle les autres économies ?

L’opinion qui semble dominer privilégie une contraction modérée et considère que les leviers de réaction des autorités américaines ne sont pas négligeables : les taux d’intérêt sont plus élevés qu’en Europe et un plan de rénovation des infrastructures pourrait ressortir des cartons. En outre, les tensions inflationnistes sont assez modestes et les ménages ont profité d’une longue période favorable. Ce scénario d’une simple purge pourrait néanmoins être démenti du fait de l’endettement élevé des entreprises et des tensions sur les prix d’actifs, notamment dans la technologie.

Ce refroidissement pourrait-il enrhumer la planète ? C’est principalement la guerre commerciale et les prémices de manipulation des changes par la Chine qui ont inquiété et qui, dans les économies exportatrices comme l’Allemagne, ont ralenti la croissance. La Chine connaît elle-même un ralentissement progressif mais notable. Même si le monde est plus diversifié et moins synchrone que lors des précédentes crises américaines, les risques d’à-coups sur la croissance mondiale ne sont donc pas négligeables.

Si l’impact sur les taux sera limité, les investisseurs en euros devront en revanche s’attendre à plus de volatilité sur le change et à une montée du risque de défaut, déjà perceptible. Le marché d’actions restera sous influence américaine et les actifs réels seront toujours plus recherchés, tant que leurs prix seront abordables.

Jean-François Boulier Président d'honneur ,  Af2i

Jean-François Boulier est président d'honneur de l'Af2i.

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