L'analyse de Jean-Louis Mourier

TINA : vous n’avez pas le choix !

Publié le 4 octobre 2019 à 15h52    Mis à jour le 10 octobre 2019 à 11h00

Jean-Louis Mourier

Popularisée par Margaret Thatcher pour justifier sa politique économique, l’expression «There Is No Alternative [TINA]» est utilisée depuis quelque temps pour expliquer quelques mouvements paradoxaux sur les marchés financiers.

On justifie ainsi la résistance des marchés actions à la dégradation de l’environnement économique et des perspectives de croissance de l’activité par l’absence de choix pour les investisseurs dans un contexte de taux d’intérêt très bas, voire négatifs, en zone euro et au Japon. D’après les estimations de la BRI, les titres obligataires à rendements négatifs représentent entre 25 % et 30 % de l’encours total dans le monde. Les investisseurs n’auraient d’autre choix que d’investir leurs liquidités sur des actifs risqués, donc sur les actions des économies avancées. Ils se montrent toutefois sélectifs dans leurs investissements et préfèrent les valeurs dites «de croissance», peu dépendantes de l’environnement macroéconomique, aux actions plus sensibles à la conjoncture économique (dites «value»).

Ces choix par défaut devraient continuer à prévaloir jusqu’à ce que les principales sources d’incertitude, qui nourrissent les craintes de dégradation de la conjoncture économique, se tarissent. Mais il est difficile d’avoir la moindre certitude sur les évolutions prochaines des négociations commerciales sino-américaines, sur le Brexit ou, encore moins, sur l’évolution des tensions au Moyen-Orient. A défaut, une sortie par une nouvelle crise ne peut pas être exclue...

Jean-Louis Mourier Economiste ,  Aurel BGC

Jean-Louis Mourier occupe la fonction d’économiste chez Aurel BGC, société de courtage qu’il a rejoint en 1998. Titulaire d’un DEA d’économie internationale obtenu à Grenoble, Jean-Louis Mourier exerce la profession d’économiste dans des institutions financières depuis plus de 20 ans. D’abord au sein du groupe Louis-Dreyfus, puis chez Aurel, il suit la conjoncture des pays de l’OCDE, et plus particulièrement de la zone euro, ainsi que de quelques économies émergentes. Il s’intéresse notamment aux politiques monétaires et aux mouvements internationaux de capitaux.

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