POINTS CLES
• L'année 2025 a été riche en surprises, de nombreuses certitudes annoncées en début d'année ayant disparu à mi-parcours.
• Les éléments connus concernant les conditions de marché devraient être relativement favorables à la classe d'actifs. La réaction des marchés face au faisceau actuel d'incertitudes est plus difficile à prévoir.
• Ces inconnues pourraient toutefois être source d'opportunités pour les investisseurs à mesure qu'elles deviendront des entités connues.
Ces dernières années, les obligations ont signé de belles performances et ont permis aux investisseurs de se remettre progressivement des difficultés rencontrées en 2022. Pour autant, les choses ne se sont pas déroulées sans heurts. En effet, nous sommes désormais entrés dans une phase de volatilité structurelle accrue, principalement due à une plus grande volatilité des taux.
Cette volatilité reflète le niveau d'incertitude plus élevé qui règne depuis que les banques centrales ont entrepris le plus grand virage jamais opéré en matière de politique monétaire. Les marchés ne s'attendaient pas non plus à cette volatilité. Début 2025, l'horizon semblait réserver un certain nombre de certitudes : l'exceptionnalisme américain allait être renforcé par les projets de déréglementation et de baisse des impôts du président Trump ; la croissance européenne allait rester modérée, potentiellement freinée par une guerre commerciale mondiale, et l'inflation ne s'annonçait pas comme un sujet de préoccupation.
Toutes ces certitudes ont été balayées. Il semble plutôt que nous n'ayons jamais été confrontés à autant de vents contraires. Ils sont en effet si nombreux que, malgré une volatilité structurelle accrue, les marchés semblent s'être figés, évoluant dans un couloir d'échange étroit et incapables de déterminer le cap des taux d'intérêt à moyen terme.
En règle générale, lorsque la situation dérape, il est bon de faire un bilan de ce que l'on sait et de ce que l'on ne sait pas.
Ce que l'on sait
- Les rendements sont attrayants d'un point de vue historique, celui du Bund à 10 ans restant proche de 2,60 % et celui des bons du Trésor américain à 10 ans s'établissant à 4,30 %.
- L'écart entre rendement global et rendement des dividendes des actions n'a jamais été aussi mince.
- Les courbes de taux se sont considérablement pentifiées, rendant les obligations compétitives par rapport aux fonds monétaires.
- Les récentes phases d'aversion pour le risque ont redonné aux positions de duration leur statut de bonne couverture contre les pertes d'actifs risqués.
- Les spreads sont serrés, proches de leurs plus bas niveaux depuis 10 ans pour le crédit Investment Grade (IG) et le crédit High Yield (HY). Le gain de rendement des titres HY par rapport aux titres IG est également au plus bas, ce qui montre que les investisseurs ne sont pas suffisamment rémunérés pour leur prise de risque supplémentaire dans le contexte actuel. Pour autant, les niveaux de rendement absolu continuent d'aiguiser l'appétit pour la classe d'actifs.