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Placements de trésorerie

Smart Tréso, une liquidation qui fait tache

Publié le 21 mai 2021 à 10h01

Arnaud Lefebvre

Victime d’une fraude aux fausses factures portant sur près de 40 millions d’euros, un fonds commun de titrisation piloté par Eurotitrisation, Smart Tréso, vient d’entrer en gestion extinctive, avec pour conséquence des pertes significatives attendues pour ses investisseurs. Composés pour l’essentiel de PME soucieuses de placer leur trésorerie, ces derniers suspectent de sérieux manquements de la part des acteurs impliqués dans la sélection des créances et la commercialisation du véhicule, pourtant présenté comme sécurisé.

«C’est une catastrophe industrielle ! », déplore Pierre Deval, avocat associé chez Veil Jourde. Ayant fait l’objet d’une fraude aux fausses factures, le fonds commun de titrisation (FCT) Smart Tréso est entré il y a quelques jours dans une phase de gestion extinctive, étape préalable à sa liquidation prévue d’ici octobre ou novembre prochain. Créé en 2016, il s’était positionné dans le rachat de créances commerciales de PME (affacturage). Afin de financer ses acquisitions de factures, il émettait des obligations, qui étaient ensuite proposées à des investisseurs finaux comme une solution de placement. Pour ces derniers, composés pour l’essentiel d’institutionnels et de PME désireuses de placer leur trésorerie, le coup est rude : alors que l’encours du véhicule avoisine 150 millions d’euros, ils pourraient perdre 30 % à 40 % de leur investissement. Une perspective dramatique pour certains d’entre eux. « Depuis que Smart Tréso a été gelé, en février dernier, plusieurs entreprises ayant investi dans le FCT se retrouvent dans une situation financière extrêmement difficile », relate Pierre Plettener, avocat qui représente une trentaine d’investisseurs victimes aux côtés de son confrère Mickaël Guillemot.

Alors que l’encours du véhicule avoisine 150 millions d’euros, les investisseurs pourraient perdre 30 % à 40 % de leur placement.

Peu de précédents

Smart Tréso n’est pas le premier fonds à connaître une pareille mésaventure, comme en témoigne la récente faillite du Britannique Greensill. Néanmoins, l’affaire est d’autant plus inacceptable pour les investisseurs qu’elle paraissait présenter toutes les garanties. « Ce FCT avait...

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