(AOF) - Les principales Bourses européennes ont clôturé en baisse après une salve de statistiques américaines dressant un tableau contrasté de la santé de la première économie du monde. Le CAC 40 a cédé 1,04% à 6 157,84 points, accusant sa troisième séance consécutive de baisse. L'Euro Stoxx 50 a perdu 0,67%. Même prudence à Wall Street où le Dow Jones abandonne 0,17% et le Nasdaq 1,28%.
Des deux côtés de l'Atlantique, les valeurs technologiques et de croissance sont pénalisées par la remontée des taux longs. Cette tendance est alimentée aujourd'hui par un déluge aux Etats-Unis d'indicateurs économiques qui ne semblent pas à même d'infléchir le durcissement monétaire de la Fed. Les statistiques montrent en effet que les Etats-Unis affrontent un net ralentissement mais évitent, pour l'heure, une débâcle sociale.
Ainsi, les nouvelles inscriptions hebdomadaires au chômage ont enregistré leur cinquième semaine consécutive de baisse (- 5000 à 213 000) pour atteindre leur plus bas niveau depuis juin. Une bonne nouvelle certes, mais qui témoigne des tensions persistantes sur le marché du travail et qui ne peut que conduire la Fed à relever encore ses taux.
Autre apparente bonne nouvelle, les ventes au détail ont progressé de 0,3% en août, soutenues par l'achat de voitures et les dépenses au restaurant cet été. Sauf que cette hausse s'explique essentiellement par l'inflation. En outre, signe que la situation n'est pas si rose : les ventes au détail de juillet ont été révisées à la baisse, soit à -0,4% contre une stabilité indiquée initialement.
Du côté des indicateurs d'activité, le tableau reste sombre. L'indice Empire State, qui mesure l'évolution de l'activité manufacturière dans la région de New York, s'est redressé à -1,5 en septembre contre -31,3 en juillet, il reste en territoire négatif, c'est-à-dire en phase de contraction. L'indice Philly Fed, qui mesure l'activité dans la région de Philadelphie, n'a pas connu pareille relative embellie. Il recule en septembre à -9,9 après -6,2 en août.
Enfin, la production industrielle a baissé de 0,2% en août après +0,5% en juillet. Le marché tablait sur une croissance nulle.
Dans le sillage de ces publications, le cours du pétrole a vu ses pertes s'accélérer. Vers 17h30, le baril de Brent abandonnait 4,5% à 90,4 dollars.
A la Bourse de Paris, Renault (+2,7%) termine à la tête du CAC 40, profitant de l'arbitrage des investisseurs au profit des valeurs " value " et au détriment de celles considérées comme " growth ". Ainsi, Dassault Systèmes a perdu 4,1%, Hermès 3,9% et Capgemini, 3,9%.