(AOF) - En forte hausse en début de journée, le franc suisse cède désormais 1,5% à 1,0351 euro. La Banque nationale suisse (BNS) a pourtant annoncé ce matin la poursuite du resserrement de sa politique monétaire en relevant, comme attendu, son taux directeur de 75 points de base pour le porter à 0,5%. La devise helvète pourrait être pénalisée par la perspective d'une intervention de la BNS pour limiter l'appréciation de sa monnaie. La banque centrale s'est dite "disposée à être active, au besoin, sur le marché des changes, afin de garantir des "conditions monétaires appropriées".
Depuis le début de l'année, le franc suisse a gagné plus de 9% face à l'euro, dont 1,5% en cinq séances.
Historiquement, la Suisse s'efforce de maintenir un taux de change bas, un franc élevé affectant la compétitivité du pays sur ses marchés d'exportation.
Pour autant, une monnaie forte constitue une réponse logique pour maintenir au plus bas le coût des importations et contenir les prix à la consommation.
En relevant ses taux ce matin, l'institution entend contrer "la pression inflationniste qui s'est de nouveau accrue et entraver sa propagation à des biens et services moins touchés jusqu'ici par le renchérissement".
La BNS n'exclut pas que de nouveaux relèvements de taux soient nécessaires pour assurer la stabilité des prix à moyen terme.
L'inflation a atteint 3,5% en août et devrait, dans un premier temps, rester à un niveau élevé. D'après la nouvelle prévision de la BNS, l'inflation s'inscrit, en moyenne annuelle, à 3% en 2022, à 2,4% en 2023 et à 1,7% en 2024.
Sans le relèvement de taux annoncé aujourd'hui, la prévision d'inflation serait nettement plus élevée, précise la banque centrale.