(AOF) - Interparfums (+0,33%, à 30,33 euros) n'a pas souffert du nouvel abaissement de son objectif annuel de chiffre d'affaires annoncé lors de la publication de ses résultats semestriels. Le groupe vise désormais des revenus annuels " autour de 900 millions d'euros " a déclaré son président-directeur général, Philippe Benacin. Fin juillet, le parfumeur avait déjà révisé à la baisse ce même objectif et il était attendu, toujours selon le PDG, dans " la fourchette basse de notre estimation initiale, de l'ordre de 910 millions d'euros ".
La direction justifie cet abaissement par un manque de visibilité lié à une situation internationale perturbée, une parité euro/dollar défavorable et un engagement prudent des partenaires. Pour TP Icap Midcap la nouvelle prévision de chiffre d'affaires annuel suggère une progression de 2,2 % sur douze mois, mais un repli de 1,4 % au cours du second semestre. Partant, les analystes ont abaissé leur cible de cours de 40 à 36,5 euros, tout en conservant une recommandation à l'Achat.
Amélioration de la rentabilité
Sur les six premiers mois de l'année, le chiffre d'affaires s'est ainsi élevé à 446,9 millions d'euros, en hausse de 6 %. Parallèlement, la marge brute s'est améliorée en passant de 274,4 à 292,9 millions d'euros (+7 %), tandis que le résultat opérationnel a augmenté de 12% à 103,8 millions d'euros. Il a dépassé le consensus s'élevant à 96,3 millions d'euros. Interparfums affiche une marge de 23,2% contre 21,9% au premier semestre 2024. Le résultat net part du groupe a augmenté de 5 %, pour s'installer à 73,1 millions d'euros.
" Compte tenu de l'accroissement du poids de la filiale américaine, dont les ventes progressent de près de 20 % au 1er semestre 2025, le taux de marge brute consolidé s'améliore de 60 points de base par rapport au 1er semestre 2024 " détaille la société. Cette dernière explique également l'amélioration de sa rentabilité par " une hausse limitée des dépenses de marketing et publicité " et " la maîtrise récurrente des coûts fixes ".
Hausse des prix
" L'instauration, en avril dernier, de droits de douane à l'import par l'administration américaine, assortis d'un taux de 10 %, avait conduit la société à augmenter ses prix publics de l'ordre de 5 à 7 % à effet au 1er août 2025 " explique Interparfums. Compte tenu d'un taux désormais fixé à 15 %, la société indique étudier différentes options complémentaires pour continuer à en limiter l'impact sur la profitabilité du groupe.
Au niveau des perspectives, " les exercices 2026 et 2027 s'annoncent ainsi favorablement du fait de l'élargissement du portefeuille aux marques Off-White, Annick Goutal et Longchamp et d'un programme de lancements importants sur l'ensemble du catalogue. Ces multiples raisons me rendent très confiant sur notre stratégie à 3 ans " a enfin déclaré Philippe Benacin.
" Le momentum est plus modéré, non pas seulement à la lueur du cycle, à notre sens. " prévient TP Icap Midcap. " La parfumerie sélective (environ 40% du marché global de la parfumerie) est fragilisée par des effets conjoncturels mais également par l'essor de la parfumerie de niche d'une part et, d'autre part, à l'émergence de nouveaux acteurs de la parfumerie entrée de gamme qui ne renient rien à la qualité des jus. ", explique l'analyste.
Chez All Invest Securities, on estime que le consensus vise pour 2026 et 2027 une croissance du chiffre d'affaires de 4,5% et 6,4%, avec des marges d'EBITA de 19,2% (-0,1pt) et 19,6% (+0,4pt).