Après des années de purgatoire, les petites et moyennes valeurs pourraient enfin retrouver des couleurs en Bourse en 2024. C’est la conviction affichée par plusieurs gestionnaires en ce début d’année. C’est même l’un des rares paris marqués dans un contexte d’incertitudes.
La classe d’actifs revient de loin : après un pic de surperformance en 2018, elle a été massivement vendue depuis deux ans, ce qui l’a conduit à afficher une décote par rapport aux grandes capitalisations alors qu’historiquement elle profite d’une prime par rapport à ces dernières. « En France, les small caps avaient bénéficié d’un regain d’intérêt après l’élection d’Emmanuel Macron en 2017, sur le fond de promesses d’une politique pro-business, mais elles souffrent depuis deux ans d’un manque d’intérêt qui s’est traduit par des flux vendeurs très importants depuis 2018, explique Raphaël Moreau, gérant de Sextant PEA chez Amiral Gestion. Le derating est massif, avec un price to book de 1,1 fois les fonds propres pour le MSCI EMU Small Caps contre 1,6 pour les large caps, alors qu’elles se payaient au contraire 50 % de plus en 2017. »
Pourtant, ces entreprises sont restées saines et bien gérées. « Ce sont des leaders sur des marchés de niche », insiste Raphaël Moreau, dont les deux tiers du portefeuille sont constitués d’entreprises en situation de cash net. Ce ne serait donc pas le resserrement monétaire à l’œuvre depuis mi-2022 qui serait à l’origine de cette bérézina boursière. « Dans les années 1970, nous avons connu une période où les taux d’intérêt ont explosé sans que cela n’empêche la classe d’actifs de surperformer, relate le gérant. Leur évolution est plutôt à rapprocher de celle des PMI. Ces valeurs sont risquées et les environnements de morosité économique leur sont...